Chapitre 10 : 27 Janvier, et pourtant tout allait bien ...
Tout était pourtant parfaitement huilé, jusqu'à ce matin encore mon plan se déroulait sans accroc. La paperasse a été réglée la veille, Zozo était toujours aussi craquant avec sa bouille d'ange malgré toutes ses nouvelles marques de guerre diverses et variés. Je crains d'avoir acheté Rocky Balboa.
Ce matin toute la préparation s'est magnifiquement bien passée, le chargement aussi, il est monté dans sa boite comme une fleur. Pendant environ 4 heures rien à dire, un vrai pro. Pas un mouvement, pas un signe d'impatience. A la pause nous découvrons un cheval serein, pas un poil de mouillé, il regarde son monde en machouillant son foin relax. Et nous de nous extasier que tout se passe si merveilleusement bien.
Nous continuions notre route depuis un moment, personne sur l'autoroute, grande ligne droite et soudain c'est Tchernobyl. Le van part en sucette avec violence, j'arrives à contenir approximativement ma trajectoire le temps de ralentir. Un seul but ne pas percuter la glissière de sécurité, ne pas faire de sortie de route. Je pense avoir crever vu la violence de la situation.
Nous nous arrétons sur la bande d'arret d'urgence. Le van s'agite toujours au point de faire reculer la voiture (phenomène qui se reproduit meme en roulant), j'ouvre la porte avant croyant trouver Maestro par terre coincé ou je ne sais quoi.
C'est "je ne sais quoi" que je vais trouver.
Il est debout, les yeux révulsés de panique et tape encore et toujours à en faire éclater les parois. Je ne vois aucune raison à une telle panique, je tente de le rassurer sans aucun succés si ce n'est risquer un accident. Je finis par refermer la porte et tenter coute que coute de rallier la première sortie d'autoroute.
Ca a été long, le van sautait comme fou derrière la voiture et nous ne pouvions rien faire si ce n'est avancer.
On finit par atteindre notre but, à la barrière de péage nous demandons l'adresse du veto le plus proche, nous n'obtiendrons que l'adresse de la pharmacie la plus proche ... qui nous indique la seule clinique veto du coin à quelques kilomètres à peine (ouf !), on se perd, on s'arrete à la Gendarmerie qui nous remet sur la voie, et enfin nous arrivons à la clinique. Le véto va injecter à ma demande injecter un sédatif léger (Domosédan) et nous conseille de faire une pause au calme.
Nous choisissons d'aller nous refugier au seul centre-équestre du coin pour analyser la situation. Terminator semble se calmer, le centre nous accueille magnifiquement bien quoi qu'un peu sceptique à notre récit (bin voui depuis un petit moment le van ne bouge plus). Nous ne savons pas trop quoi faire. Le laisser dans le van et si ça se calme tenter de repartir ou le debarquer au risque de ne plus pouvoir le remonter dedans ?
Nous choisissons de tenter de le debraquer vu son etat seulement quand on ouvre les portes arrière nous le trouvons en appui contre la barre de queue. Impossible dans ces conditions de le libérer. Nous attendons donc qu'il se décontracte et libère la barre ... cela n'arrivera pas.
Une nouvelle crise de panique le prend, c'est d'autant plus violent que les portes étant ouvertes nous voyons tout. Nous avons tous cru qu'il allait se tuer et nous ne pouvions rien y faire c'était horrible.
En désespoir de cause je décide de tenter le tout pour le tout et de faire sauter la barre de poitrail en esperant qu'il sorte par devant (la porte prend toute la hauteur du van et est large), qu'importe de quelle manière mais qu'il sorte avant l'accident fatal.
Je suis plaquée derrière la paroi au cas où il jaillisse comme un fou. Toutes les issues du centre equestre ont été fermées en cas qu'il m'echappe.
A notre grande surprise, il va en sortir dans un calme relatif, et rester sous le controle de ma longe sans problème. Nous le "jetons" dans un box le temps qu'il se calme (et nous aussi).
Il est entier mis à part des lambeaux de poils en moins sur les deux posterieurs mais cela reste trés superficiel par contre une visite ostheo est prevue dés que possible pour evaluer les degats.
C'est alors que les nerfs lachent, je chiale tout ce que je peux, devant l'état de la situation, devant le van que Pauline a eu la gentillesse de me preter et qui est abimé, devant mon impuissance, devant mon cheval que je n'ai pas su aidé.
L'histoire commence dans la douleur et je ne sais pas quel en a été le facteur déclenchant. Une bande de repos qui aurait glissé ? Il a failli tombé par manque de vigilance et s'est fait peur ? Il en a eu marre mais j'aurai eu des signes d'impatience avant coureurs ? Je ne comprends pas et je ne vois pas comment aider Maestro si je n'en identifies pas la cause.
Devant l'état du cheval (et le notre) nous décidons de le confier au club et de rentrer sur Bordeaux afin de me permettre d'organiser le rapatriement de Maestro en camion et si possible par un pro qui saura sans aucun doute mieux gérer que moi cette situation.
Voilà où nous en sommes ce soir. Il nous restait 2h30 à faire ...
Nous pouvons dire un grand merci au van de Pauline car grace à la qualité de sa fabrication nous avons évité le pire. Il est costaud le bougre et c'est ce qui nous a sauvé
Maestro est donc au pays de la brioche, dans un centre équestre magnifique avec un encadrement qui semble particulièrement compétent, cela ne m'empeche pas d'etre inquiete pour lui (ne va t'il pas faire une collique de stress ou je ne sais quoi d'autre ???).
Si vous avez des adresses de gens competents dans le transport des chevaux (sur la facade ouest) je suis preneuse
PS : pas de problème pour "l'intervention"