Linde Klinckowström, raid hippique Stockholm-Rome 1928

A mi-chemin, le baron Ludwigstorff et le comte Attems m’ont rejoint à motocyclette. Ils étaient allés par avance au village de Matrai où nous avions déjà subi le tonnerre et la pluie. Ici, je suis maintenant sur l'autoroute ce qui est habituellement un encouragement « Bravo » ou « Heil ».

Une foule est sortie du restaurant et m'a forcée à vider un grand verre d'eau de vie, ce qui est directement bienfaisant pour le sang. J'avais la peau mouillée quand, au crépuscule, j’ai atteint les Gries (bei Brenner) 1163m.

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Un gendarme, qui avait été recommandé par le comte Ceschi est venu vers moi et s'est arrangé pour le quartier. Ici, les fans n’ont pas eu beaucoup de choix car le village se composait d'une dizaine de maisons dont l'une était l’auberge.

Castor avait un coin chaud dans une écurie en sous-sol avec sept animaux différents, la maison de Weisses Rössl avait l’air très sympathique. J'ai passé la soirée en m’asseyant dans la salle à manger à parler de certaines étapes du voyage.

Il y a quelque chose de si agréable avec ces auberges sans aucune prétention ! Vous mangez sur la table de chêne nettoyée et vous asseyez sur des bancs fixés au mur, avec une image de la Vierge, une lampe inextinguible devant, une bière, un journal et des cornes de chamois comme décoration murale, de la radio et du gramophone, des agriculteurs locaux qui boivent leurs expériences, tous parlant les uns aux autres, assis à la même table, tandis que le feu crépite au poêle.

Toni Ceschi a téléphoné et m’a prié de l'informer si je restais le lendemain. Il s'est moqué de moi parce que je persistais, Innsbruck restait dans le mauvais temps.

23/10/1928. - Malgré le fait d’avoir essayé quelques vêtements de motocyclistes, mes vêtements se battaient pour sécher sur le poêle, mes chaussettes de laine baignaient toujours dans les chaussures en cuir.

La pluie tombait et je me décidai donc à rester, en particulier parce que Toni Ceschi et Attems avaient promis de venir ici. La journée s’est passée très vite avec la rédaction de lettres, le pansage de Castor que j’ai bien lavé et dont j’ai étrillé la crinière et la queue.

Je me sens toujours aussi bien dans ce genre de petite auberge loin de tout, rurale, honorable et probe.

Seulement si j’ai Castor avec moi, je me sens partout chez moi et jamais seule.

Je pense que ce serait terriblement ennuyeux de circuler en voiture, parce qu’un boîtier métallique peut très bien ne pas avoir de cœur?

La vue de ma fenêtre était une colline escarpée, où, de temps en temps, en haut, se reposait le garde du train.

À six heures du soir, Toni et Attems sont venus me voir avec des magazines et une petite rose rouge de la part de Ludwigstorff qui ne pouvait pas venir avec eux car il avait un examen.

C'était la vie comme à la maison. Toni a joué une vieille tyrolienne, joué de la cithare, décroché une guitare et joué pendant qu'il chantait des chansons tyroliennes un peu osée à propos de saucisse et de sentiments.

C'était vraiment une super ambiance, les servantes et les valets de ferme dansaient en chaussures plates.Le tout était d’une rare atmosphére.

Les garçons ont tracé mon chemin sur la carte au-dessus de Vienne. Ils ont promis d'être là pour me recevoir et me recommander dans les châteaux et les fermes en Autriche. Ça a l'air tellement amusant que je pense que je le déciderai à la fin de Février.

24/10/1928 - Le temps était magnifiquement beau et la neige était éclairée par le soleil éblouissait sur les sommets enneigés. J'ai suivi les garçons s'entraîner à 7 h du matin.

Le soleil brillait sur les Alpes enneigées. Katt me sentait heureuse et gaie sur les étriers, les sentiers étaient humides, les bottes mouillées et les gants sur la croupe.

Nous avons escaladé le col du Brenner, laissant les Rössl Weisses et Gries comme une belle histoire derrière nous.La route était excellente et vraiment pas si raide, très différente de ce que les gens avaient raconté.

J'ai eu limpression lors des méandres sans rampe et si petits le long des ravins escarpés, que je ne pouvais rien dire. 5km après nous étions sur le Brenner.

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Presque avec plus de douleur que lorsque les barrières frontières allemandes et autrichiennes se fermaient derrière moi, c'était comme si maintenant j’avais quitté ce pays avec ses gens qui rendent heureux.

Je pense que les Autrichiens sont les pierres précieuses d’une croix directionnelle, de sorte que leur mère était l'une des meilleurs de toutes les races d'est en ouest, du sud au nord.

Avec un certain scepticisme, je me suis demandée pourquoi la barrière de frontière verte-rouge-blanche s'élevait devant moi.

22 octobre, Innsbruck-Gries am Brenner, 42km.

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Encore 19 étapes pour atteindre Rome ... Courage !

Sur l’autre versant du col du Brenner, le moins élevé des Alpes, la route descend vers le soleil de l'Italie :

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ITALIA, Italie

Italiens nordligaste gräns passerades med vermouth d’onore och tårta, find uppdukat inne i det lilla tullhuset.
La Frontière, au nord de l'Italie, a été traversée avec vermouth et gâteau d'honneur, après des gémissements dans la petite maison des douanes.

De kunde ingen tyska, jag ingen italienska. Ils ne pouvaient pas parler l'allemand, je ne pouvais pas parler l'italien.

Mina « vapen » förevisade. Mon «arme» a été supervisée.

En gaspistol, om vilken jag senare skall berätta en liten rolig episode, och min gamla moradolk och min totenschläger. Un pistolet à gaz sur lequel je reviendrai plus loin pour raconter un épisode drôle, le poignard de mon grand-père et ma cravache.

Innan de åter gledo ned på sina respective platser, granskades de noga. Avant ils sont descendus de leurs sièges respectifs pour nous examiner attentivement.

« Bon viaggio », händerna uppsträckta till klassisk fascisthälsning, « gratie Signori », och jag red åter in i ett nytt land. «Bon viaggio», les mains tendues d’un salut fasciste classique, «Gratie Signori», et je rentrai dans un nouveau pays.

24 octobre 1928, Gries am Brenner (Autriche) - Vipiteno (Italie), 18,5km.
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Le Tyrol, la féerie en vrai, ne peut être décrit, il faut l’avoir vu.

Ici, des bois sombres tentent de grimper jusqu’aux neiges éternelles, des torrents exubérants se jettent en chutes, des chamois timides scrutent vers la plaine.

La Sainte Mère elle-même protège la route du promeneur avec son image sculptée ou peinte sur une petite chapelle au long du chemin, et les plus hauts sommets de la chaîne de montagne se démarquent par la croix, symbole de l'éternité.

Oui, ici on vit, sentez-vous les traditions et les restes mystiques, ce qui a longtemps été oublié sous la croûte superficielle.

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Castor en rugissant comme l’eau sauvage a essayé de rattraper les isards qui parfois lèvent les yeux, surpris, sur les volutes de fumées des locomotives lointaines.

A Vipiteno un lieutenant des carabiniers est monté à notre rencontre, car les écuries des casernes étaient les quartiers de nuit de Castor.

Tout d'abord, je tiens à mentionner que les carabiniers sont des gendarmes italiens qui maintiennent un ordre exemplaire sur les routes et dans les villes. En plusieurs grandes compagnies ils sont répartis dans toutes les villes et sont le plus souvent à cheval. Toute personne qui a voyagé à travers l'Italie se souviendra des deux garçons inséparables en chapeaux noirs napoléoniens avec des cocardes rouges et blanches et en tenue de soirée noire avec des boutons brillants et des lacets rouges. Ils sont juste des soldats carabiniers en représentation.

Les villages au passage de la frontière ont commencé à voir l’air plus étranger, comme je l'ai vu à Vipiteno, où la plupart des maisons sont construites avec des arcades.

Dans l’ ensemble, les types de tête des gens sont aussi beaucoup plus sombres, de sorte que, à proprement parler, probablement, la frontière naturelle de l'Italie va jusqu'au Brenner.

Quand vous êtes dans une zone conquise, des paysans marchent avec entêtement principalement pour continuer sur le côté gauche autrichien, tandis que la circulation en Italie est faite de la bonne façon.

"L'arrogance précède la chute», les conséquences sont vraies et d'autres peuvent être expérimentées à plusieurs reprises, quand, bien sûr, j'ai émis des pensées désobligeantes pour tous ceux qui se lancent sur les passages difficiles des Alpes.

Le large chemin rétrécissait, petit à petit et, sur un minuscule, minuscule tronçon (peut-être 100 mètres), il n’y avait pas de rampe de protection vers l'abîme. Un gros camion est alors arrivé avec ses battements de bâches.

– Va-t-on vraiment interdire cette monstruosité horrible? a commencé à grogner Castor.
- Oui, il n'y a actuellement aucune élection en cours, lui ai-je dit, pour gagner les batailles contre nos principes et nous nous sommes rangés juste derrière un chariot de bois.

Je me suis réveillée sur la route avec Castor sur moi.

Il a commencé à exploser dans les ailes pour ruer de ses quatre pattes et tous deux nous sommes retrouvés sous l’automobile.De nombreux hommes, le regard terrifié sur nous, étaient assis à l'intérieur.

C'est la fin de ce tour, pensais-je, mais j’ai ensuite fouetté Castor qui était complètement intact.

Pas plus que Castor je ne pourrais me dire comment ça s'est passé, il a expliqué, qu'il a simplement pour but de nous mettre en place sur la terreplein à 1,30 m plus haut, contre la paroi puis en reprenant l'équilibre est tombé en arrière sur la voiture, qui s’était arrêtée et nous a empêchés de rouler plus loin dans l'abîme.

Les hommes ont demandé où j'allais, mais je l'avais complètement oublié.Je savais que je voulais continuer, mais, horrifiée, je n'avais pas regardé sur ma carte où j'étais et où je voulais aller.

Ils proposèrent de me ramener à Franzes Feste, mais quand j’ai repris mes esprits j’ai remonté Castor et les ai laissé aller. Une règle est qu'il ne faut jamais revenir en arrière si vous voulez avancer.Dans mon cerveau hébété, une chandelle désignait Brixen, où serais-je sûre maintenant ?

Comme j’étais montée dans la ville, une dernière automobile s'est arrêtée, le conducteur m'a demandé qui je voulais chercher. Un vieux monsieur est venu et a offert d'être mon interprète.

Je lui ai expliqué que je voulais l’Hôtel Elephant et il m'y a amenée.Quand j’ai attaché au Castor, qui a été extrêmement bouleversé par les évènements, j'ai demandé si je ne devrais pas me notifier d'abord, mais l'oncle a expliqué que ce n'était pas nécessaire, parce qu'il était l'Eléphant lui-même.

26 octobre 1928, Bressanone-Bolzano, 41km.

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25 octobre 1928, Vipiteno, Bressanone, 29,6 km

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visitez Bressanone / Brixen :
Wikipédia

après avoir visité Bressanone/Brixen, ma version est certainement plus compréhensible en remplaçant les isards par l'Isarcos qui est la rivière qui rugit dans ce pays, italien depuis 1918, après avoir été autrichien ...

Le 26 Octobre, deuxième véritable jour de pluie quand j’ai chevauché entre Bolzano et Trente.

26 octobre, Bolzano-Trento, 57km.
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Baisse de la moyenne, on reste en ville pour égouttement, enthousiasmée par les parents de Toni Ceschis, Thun_Hohenstein, qui nous montré les châteaux à proximité.

Depuis longtemps je n'avais pas été étonnée, car en périphérie de la ville il y avait une petite foule qui me reçut gentiment en agitant des bouquets de fleurs.

Il y avait les familles Thoune et Taxis et Mme Montague Villiers. Elle me cria joyeusement: “Välkommen !”, "Bienvenue!" en suédois.

Son mari avait été ambassadeur, il y a vingt ans, en Angleterre, de sorte que nous avons immédiatement trouvé des connaissances communes ; entre autres, ma grand-mère !

Il est rapidement arrivé un colonel de régiment d’artillerie avec certains de ses officiers. Ils nous ont escortés jusqu'à la caserne sur le bord du cours d'eau de la ville, où se trouvait un box pour Castor, dont les deux tiers avaient les plus beaux lits de paille que je n’aie jamais vus.

Le dimanche, je l’ai passé dans le beau château style empire de Povo, au milieu de mes nouveaux parents. Le Comte Ernesto Thun, qui était autrefois un cavalier passionné et qui a gagné des courses à Pardowitz, le plus grand steeple-chase, placé au niveau de Liverpool, où le parcours passe par les terrains les plus difficiles, a estimé qu’un raid de longue distance de quelques milliers de kilomètres se rapproche de ce qu’on faisait il y a quelques centaines d'années au maximum.

» Linde Klinckowström, raid hippique Rome- Stockholm-1929
» Mary FERAUD, raid équestre Paris-Rome 1928
» Linde KLINCKOWSTRÖM, raid Stockolm-Paris 1926
» Rachel DORANGE, 2e Raid Hippique féminin Paris-Cannes
» Rachel DORANGE, raid équestre Paris-Rome 1935.