Linde Klinckowström, raid hippique Stockholm-Rome 1928

Pas facile à suivre toutes ces amazones des Années folles qui se répandent sur les routes de France et d'Europe en cours de macadamisationpour les rivales à deux et quatre roues,vélocipèdes et voitures automobiles.

Ces amazones veulent donner tord probablement au prophète et journaliste, on disait publiciste, Pierre Giffard, l'organisateur des premières courses cycliste et auteur d'un essai : "La fin du cheval".
Cette publication de 1899 lui valut l'échec lors d'une candidature à la députation ...en Normandie !

extrait de la FIN DU CHEVAL,1899
« Les esprits grognons ont beau marmotter … l’apparition de la reine Bicyclette constitue vraiment un bienfait social…La bicyclette conquiert toute la jeunesse parisienne ».« Puis c’est le tour des cavaliers amateurs et des amazones. Là son ravage est soudain et formidable.

Paris donne le ton, comme en maintes circonstances, et Londres, Bruxelles, Florence, Vienne, Berlin l’imitent. On voit tout d’un coup l’aspect du Bois de Boulogne, promenade traditionnelle réservée aux amis de la plus noble conquête, se transformer de manière radicale. Du fond de cent manèges vélocipédiques s’élancent dans ses magnifiques avenues des hommes, des femmes, des jeunes filles, des garçonnets, tous et toutes à bicyclette. Ils vont ensemble parcourir, dès qu’un rayon de soleil l’éclaire et la réchauffe, cette promenade idéale qui fait à juste titre l’orgueil des Parisiens. En moins de deux ans que d’écuyers abandonnent le quadrupède pour la petite machine, si vive, si alerte, si commode.

Avec elle, plus besoin d’avoine, de foin, de paille, ni d’écurie, ni de cette terrible confrérie des palefreniers et grainetiers que le plus débonnaire des hommes de cheval soupçonne toujours de s’entendre comme larrons en foire pour extraire de sa bourse le plus d’argent possible.Avec elle on ne craint plus de fatiguer sa monture. Elle est toujours prête. Un coup de serviette sur ses nickels, un coup de plumeau sur son émail et la voilà qui attend le bon plaisir de qui veut la diriger sur les grandes routes, encore, encore et toujours !

Un cheval qui ne mange pas et qui ne tient pas de place à la remise ! Voilà qui fait réfléchir les mondains les plus passionnés de la noble bête. Les temps sont durs, l’argent ne court pas les rues ; la gentry parisienne se livre, vers 1892-1893, à des supputations économiques, cependant que grandit autour d’elle la foule des néophytes du vélo. Beaucoup de ceux-là n’ont jamais fait d’équitation et pour cause. Ils n’avaient pas les moyens d’acheter un cheval, ni ceux de louer une écurie, voire une remise, d’entretenir cochers et palefreniers….

Les hippophiles des matinées de printemps, qui caracolaient depuis des années à travers le Bois, vendent leurs Bucéphales ou les laissent pour compte au manège. Le nombre des amazones diminue à vue d’œil, et bientôt, lorsque l’observateur s’applique à passer en revue le monde élégant qui, par une belle matinée de mai, déambule au bois de Boulogne, il a beau chercher les chevaux, les amazones et les cavaliers… Comme les cavaliers de Reichshoffen, il n’en reste plus. De loin en loin quelques protestataires et c’est tout.

Les bois de Paris s’emplissent d’escadrons volants d’un nouveau genre, qu’ils ne gardent pas pour eux. Ils les laissent échapper vers les belles provinces de France et courir les magnifiques routes que le succès des chemins de fer avait menacées d’une ruine totale. Avoir tant travaillé depuis plus de deux siècles pour constituer un réseau magnifique de routes à travers le territoire national et le voir dépérir subitement, c’était dur pour le corps des ponts et chaussées ! La bicyclette lui rend espoir et lui fait comprendre que son œuvre sera plus admirée dans l’avenir qu’elle ne l’a jamais été dans le passé.

En effet, jamais cheval de selle ne parcourut les routes de France avec la fiévreuse agilité de nos bicyclettes. A peine s’il est besoin d’un peu d’argent et de quelques leçons de nos bicyclettes pour devenir cavalier du nouveau style. Aussi la formue arrive-t-elle sans se faire attendre. La bicyclette n’est plus seulement un bienfait social. Elle devient le Cheval du pauvre, en attendant qu’avec le torrent toujours grandissant des conversions, elle devienne le cheval de tout le monde, la monture égalitaire.… » Pierre GIFFARD,1899

Ces amazones démontrèrent une nouvelle utilisation du cheval, le "tourisme hippique" ou "le sport d'endurance".

Et Pierre GIFFARD serait étonné des statistiques de licenciées FFE ... mais qu'en sera-t-il dans un siècle ?Internet nous permet au moins de faire connaître ce qu'à la fin du XXe siècle on avait oublié, les raids hippiques féminins sur le "modèle suédois" ... vulgarisé par Linde KLINCKOWSTRÖM et RachelDORANGE.

Quand elle part de Stockholm le 5 septembre 1928, Linde avait , avec son cheval palomino Castor 2 900km au compteur,si l'on peut s'exprimer ainsi effectués en 3 raids, le premier en Suède,le second STockholm-Paris et son retour Göteborg-Stafsund (Paris-Aners en train,Anvers-Göteborg en bateau) !

Entre temps,Rachel Dorange avait effectué Paris-Berlin et son retour Berlin-Paris. Un 1er Paris-Cannes féminin avait été organisé. Mary-Féraud avait fait Paris-Rome Sylvia von Kuchler-Jeska était partie de Lituanie vers Paris. rachelDorange était repartie pour Budapest et d'autres randonnaient aussi ...

Linde ne rejoindra Stockholm que le 25 juillet 1929.

Courage, "même une grande marche commence par un premier pas" ...

En 1926, alors qu'en Suède on ne se posait pas de question pour partir à cheval les routes étant moins opérationnelles à l'époque pour les automobiles, à Paris c'était la 2e révolution des transports.Après le train, la bicyclette, l'automobile, on attendait l'exploit : un raid transatlantique en avion qui se réalisera en 1926. Lindber était d'origine suédoise !

A Paris, les prophéties de GIFFARD se réalisaient. A tel point que Ernest MOLIER cherchait le compromis. Il concluait son ouvrage " L'Equitation, le cheval" :
Conclusion
Il faut être vraiment fanatique du cheval pour avoir entrepris une étude à son sujet, au moment où il se trouve remplacé, dans la plupart de ses emplois, par la bicyclette et l’automobile.
La traction mécanique telle que nous la voyons à ses débuts a bien des allures un peu brutales et le nouveau chauffeur prend par trop de plaisir à répandre l’effroi sur son passage ; mais quand le snobisme et la griserie de la vitesse auront disparu ; lorsqu’on sera blasé sur cette nouvelle manière de courir sur les routes, l’automobile triomphant par sa rapidité et sa sureté sera sans contredit, la plus pratique des inventions du siècle.

Je trouve exagéré cependant que son apparition ait amené un tel mépris du cheval, qu’on semble s’être efforcé de lui rendre la vie impossible.

L’accommodant animal s’est bien habitué aux détonations de l’échappement libre, aux cris aigus des sirènes, des sifflets, des rossignols, etc. Mais il lui devient impossible de se tenir debout et surtout de gravir avec ses charges de foin et de blé, les montées rendues trop glissantes par le goudronnage.

A New-York, le cheval disparaît de plus en plus sous prétexte que l’odeur du crottin infecte l’atmosphère, que l’été il attire les mouches et enfin parce qu’il tient trop de place dans la ville. C’est être par trop injuste pour ce vieux serviteur que lui chercher de pareilles querelles et se figurer qu’il n’est plus bon à rien.

Cependant, j’estime qu’on doit être heureux de le voir remplacé par l’auto dans ses services les plus pénibles. Plus de ces malheureuses haridelles, martyres du fiacre : les unes trainant leur agonie le long des chaussées, boiteuses, poussives, fourbues, obligées de marcher sous le fouet du cocher hargneux, jusqu’à ce qu’elles aillent à bout de force s’effondrer lamentablement ; les autres, un membre brisé, attendant, abattues sur le sol, des journées entières, que l’équarisseur vienne les achever.

Lerôle du cheval va enfin changer et il redeviendra le noble et élégant animal qu’il doit être : cheval d’armes, cheval de chasse, cheval de promenade, peut-être même cheval d’école et enfin animal de grand luxe pour l’attelage. La pratique du cheval deviendra le sport élégant par excellence, tandis que l’automobile et la bicyclette demeureront les véritables agents de trafic et de transport.

Trop heureux si j’ai pu, par la manifestation de mes soirées équestres et par ce modeste ouvrage, avoir payé mon tribut au relèvement du cheval et de l’équitation.

GIFFARD annonçait la mort du cheval. MOLIER croyait à sa résurrection.

Dans ce contexte parisien, celui du Bois de Boulogne, Linde était venue, elle avait vue, avait convaincue Rachel DORANGE.

Après son beau voyage, retournée chez ses parents, elle était trop jeune pour y vivre le reste de son âge.

2 ans plus tard, elle repartait pour d'autres aventures. Et, comme toutes les routes mènent à Rome, elle nous propose une séquence d'Europe en pleine montée des fascismes. Mussolini est installé en Italie depuis 6 ans ...

På tåg, båt och till häst. Dans le train, en bateau et à cheval

- Vart bär det härnäst ? var den stående frågan. – Till Wien,högg jag till med. – Varför just till Wien ? sade en ung attaché I de than tog ett akrobatsprång upp på Castors rygg och hammade bakom mig - Où aller ensuite?- c’était la question lancinante. - A Vienne, ai-je tranché. - Pourquoi à Vienne? dit le jeune Castor lors d'un de soubresauts, bloqué derrière mois dans une remorque.

Jag tyker, att du bör ge dig av till Rom det är mycket längre och vackrade väg.
Je dis, "Vous devriez aller à Rome, C’est beaucoup plus long et toutes les routes y vont. "

Tja,det har du nog rätt i, det där med Wien är bara en idé jag inspirerats till av tonerna fran Straussvalsen, naturligtvis är det mycket intressantare med Rom.
Eh bien ! vous avez probablement raison, aller à Vienne c’était juste une idée. J’ai été inspirée par les sons de valse de Strauss, bien sûr, c'est beaucoup plus intéressant d’aller à Rome.

Excusez les fautes d'orthographe et de français... ! Je dois mieux me relire avant d'envoyer.

Den siste svenska jag hörde talas omsom med egna hästar gav sig av dit, var vår gemensamma grand onkel, Fabian von Fersen. Le dernier Suédois dont j’ai entendu dire qu’il était allé là-bas avec ses propres chevaux c’était notre grand-oncle par alliance, Fabian von Fersen.

Han rullade i början av förra århundradet I sitt eget ekipage ned till den eviga staden vid Tibern, så att, så märkvärdigt att komma dit är det ju inte. Il roula, au début du siècle dernier, dans sa propre voiture jusqu'à la ville éternelle sur le Tibre, Ça sera tellement, tellement spécial d’y arriver, n'est-ce pas ?

- Nej, tänk på Birgitta då, hon gick på sina egna fötter hon.
- Non, pensait Brigitte, il y est allé sur ses propres pieds.

Så föddes planen på ritten till Rom.
Ainsi est né le projet d’excursion vers Rome.
Längtan ut till det kringströvande livet på Europas landsvägar var mig alltför stark, att jag skulle kunna tillbringa ännu en vinter I Sverige.
L’envie de vie itinérante sur les routes de l'Europe était si fort en moi que je ne pouvais passer un autre hiver en Suède.

Visserligen hade Castor spelat mig det sprattet att skena för en kälke på själva nyårsaftonen 1927 ; synden straffar sig, tack vare professor Forssells utmärkta vård hade jag honom något så när klar i början på september
Mais, bien que Castor m'ait joué un mauvais tour avec un traîneau sur patins le soir du réveillon du Nouvel An 1927, le péché avait été puni, et grâce à d'excellents soins du professeur Forssell, je l'avais bien guéri au début du mois de septembre.
De svenska landsvägarna äro ovanligt dåliga för ridning,bilarna ha kört sönder dem så att det snart inte finns en jämn fläck att trampa på.
Les routes suédoises sont exceptionnellement mauvaises pour y aller à cheval, les voitures les ont chassés dehors de sorte que, bientôt, il y n'aura plus un endroit pour aller facilement à une étape suivante en chevauchant.

... Les fermes auberges ont depuis longtemps disparu dans ce pays, et je commence à avoir peur, pour Castor, d’avoir prévu les étapes trop longues.

« J'ai décidé de prendre le train jusqu'à Sassnitz, en particulier, parce que je n’ai nullement l’intention de faire un exploit sportif. »

« La classe supérieure se déplace tranquille, la hâte est vraiment trop facile " a toujours été l'une de mes devises (je pense que ça sonne bien noble ! ).

Je laisse donc complètement la folie des records aux automobilistes.

Merci! J'ai eu les larmes aux yeux en lisant Molier!

Dans l’écurie de Castor se tenaient quelques beaux chevaux.

Le plus intéressant était un petit de poney islandais 18 ans, que Gerjard Hauptmann utilisait pour faire sa promenade matinale quand il vivait ici.

A 11 heures du matin nous avons quitté Sannnitz sous les fleurs et prêt à Stralsund.

Partout, des gens sympathiques nous ont accueillis.

Depuis les trains les chauffeurs allemands nous ont salués.

Sur une digue se trouvaient deux clochards - Écoutez ça, mademoiselle, est-ce qu’on échange ? dit le premier.

. - Non merci, jamais de la vie, lui répondis-je en riant. Puis, dit l'autre: - C'est bien elle qui part en raid à Rome !

L’autre a demandé si c'était vrai et je suis resté à parler des plans dans la durée.

Lorsque nous allions continuer, il se leva, ôta son chapeau et dit :– Bonne chance ! Désolé de vous avoir parlé si hardiment !

J'ai chevauché, très touchée, en pensant à l'injustice dans le monde.

Visitez Stralsund

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Au manège, j'ai immédiatement fait connaissance avec le colonel et la colonelle Kray, qui ont pris soin de moi et m’ont renseigné sur les attractions de la ville.

Le lendemain matin, quand nous commencions à partir de l’écurie il y a eu beaucoup de cavaliers et de cavalières du Stralsund Reit-und Fahrverein qui se sont rassemblés pour nous escorter par la porte de la ville où Charles XII, une nuit sombre de novembre 1714, venait frapper, à l'arrivée de son fameux raid Bender-Stralsund.

En fait son trajet partait depuis Pitesci en Valachie puis Hongrie, Autriche, Bavière, Hesse, et Mecklembourg.

Il se mit en route le 27 Octobre et atteignait la cible le11 Novembre 1714, soit 2,152 km en moins de 14 jours.

Il a changé plusieurs fois de cheval quotidiennement et de Mühlbach en Transylvanie à Vienne, il est allé en malle- poste.

retrouvez Charles XII de Suède

. Nous avons été très émus par l'escorte de la flotte, qui a nous a accompagnés sur quelques miles au long des landes de sable fin.

Mais nous n'avons pas chevauché longtemps seuls, jusqu'à ce qu'une cavalière sur un Hanovrien mou comme une vache énorme vienne relayer.

C'était Mlle Plate de Voigsdorf, l'un des plus importantes cavalière de course du pays.

Depuis Stralsund, on l’avait informée que nous allions passer, et maintenant, elle est venue nous demander si nous voulions prendre notre pause dîner à Voigsdorf, et bien sûr, nous ne pouvions pas être plus chanceux.

Un galop, sur les chaumes, et en face c’était une grande digue que les moutons, les porcs et les volailles respectaient.

Voigsdorf est l'un des plus grands haras privés du pays et il était donc d'un grand intérêt hippologique pour moi.

Tous les chevaux étaient hannovriens et de prusse orientale et avec eux toute l'agriculture était tractée.

Après le dîner, nous avons de nouveau suivi quelques kms vers Demmin, où loin de la ville nous avons rencontré, tout à fait aimable, le maître de manège von Vahl, chef des écuries de Poméranie.