Alexandra TOLSTOY, 4 amazones et la Route de la Soie.

11-12 avril 1999 ?

For the next couple of days we continued through the agricultural land and uncultivated scrub which surround the route to the oasis of Bukhara...

"Les deux jours suivants nous continuâmes à travers les terres agricoles et les délaissés qui entourent la route vers l'oasis de Boukhara..."

"Pendant les toutes dernières heures de chevauchée les minarets et les dômes de Boukhara étaient visibles à l'horizon...

Bukhara appeared a huge landmark to us – it was the first staging post on our journey. Only now that we had covered a sizeable distance did we feel that we had really begun.
For over two millennia travelers and merchants passing along the Silk Road must have felt similar relief on arriving in Bukhara.
Whether they were covering a short stage of the trading route or had travelled all the way from the other end of the Roman Empire, this ancient offered respite after the heat and aridity of the Kara-Kum desert.
Built out of clay, its mosques, madrassahs and caravanserais are havens of coolness. Huddled together among narrow dusty streets they cast delicious shadow in which it is possible to finally escape the fierce desert heat. But in the midst of this shadiness are dramatic open squares here the sun beats down in summer, as if t remind you that the desert is not far away.

Visitez BOUKHARA

Pour préparer la suite du voyage, Boukhara-Samarcande :

Route de la Soie en Ouzbékistan

"Boukhara fut, au Xe siècle, le "pilier de l'Islam" en étant le centre culturel et religieux d'Asie centrale. A cette époque, de grands penseurs y étaient présent, comme le philosophe Avicenne. Elle tombe sous la domination de Gengis Kahn en 1370. C'est seulement au XVIe s. qu'elle retrouva une certaine importance sur la Route de la Soie avec de nombreux caravansérails, des bazars spécialisés, des medersas et plus de 300 mosquées. Aujourd'hui de nombreux édifices de cette époque témoignent de cette splendeur passée. La majorité du centre ville est en zone architecturale protégée. Le gouvernement a lancé un projet de réhabilitation de tout le réseau de canaux et bassins, appelé Haouz, en le remettant à jour par remblaiement. Ce sont les soviétiques qui comblèrent l'ensemble lorsque la ville fut absorbée dans la RSS d'Ouzbékistan en 1923. Malheureusement ces restaurations stérilisent un peu les lieux avec une orientation touristique qui se fait au détriment des habitants. En se perdant un peu dans le dédale de petites ruelles, ont découvre des habitants adorables chez qui j'ai été de nombreuses fois convié à manger..."

19 avril 1888

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20 avril 1888

"Il a plu toute la nuit, les troupes sont fraîches".
... Je n'insiste pas autrement, mais j'affirme qu'un séchoir serait le bienvenu.

Nous côtoyons des marais, très peuplés d'oiseux d'eau de toutes sortes, alternant avec des champs de blé et de luzerne où des cailles chantent avec un entrain superbe. Tout est vert autour de nous, d'un vert éclatant, épais, luisant. Partout des cultures, des vignes, des vergers des bouquets d'arbres fruitiers souvent entourés de murailles en pisé. A travers toutes ces verdures, errent de grandes rangées de peupliers escortant des villages gris.

Au plus loin où l'on peut voir, à l'ouest, au sud, c'est la plaine ; au levant et au nord, une sorte de croissant de montagnes bleues s'élève insensiblement : - les Monts de Samarkande.

Il est sept heures. Au delà de Malick dont la gare sort à peine de terre, nous retrouvons le Zarafchane, le bienfaiteur de cette contrée, et nous voici à Kerminié.

" Toujours le croissant de montagnes se hausse et s'allonge gagnant l'ouest ; quelques crêtes neigeuses se montrent même déjà.

... la pluie reprend...

A quatre heures du soir nous arrivons "à la pose", c'est à dire au point momentanément terminus du transcarpien (à Tougaï-Robat), où nous sommes reçus par le colonel Andréiew, commandant le 2e bataillon des chemins de fer.

...

Mon inflammation d'entrailles, arrivée à l'état aigu le docteur Heyfelder m'a emmailloté, comme une momie, de compresses glacées qui réagissent presque instantanément.

Je me trouve si bien de ce traitement que, - malgré la pluie torrentielle, - je décide de partir tout de suite pour Samarkande dont 100 km nous séparent.

... Et le phaéton du général Annenkow, attelé en troïka nous emporte au galop vers Katy-Kourgan, à travers une plaine détrempée, où nous enfonçons parfois jusqu'à la caisse..."

Dans un tarrentas suit Joseph David (traducteur) avec nos bagages légers.

La nuit vient bientôt avec un orage magistral, asiatique, presque tropical. La steppe n’est plus qu’une immense flaque d’eau que les éclairs teintent de rouge, de bleu, de blanc, suivant leur fantaisie.

A plusieurs reprises, nos chevaux éblouis par cet abus d’électricité refusent d’avancer. Mais leur yamstchik (cocher) leur fait de si douces remontrances et les traite si tendrement de « colombes chéries » qu’ils repartent bientôt ardemment que jamais, enfonçant jusqu’au poitrail dans la boue liquide et phosphorescente qui nous gicle à la figure de tous côtés.

Dans un tarrentas suit Joseph David (traducteur) avec nos bagages légers.

La nuit vient bientôt avec un orage magistral, asiatique, presque tropical. La steppe n’est plus qu’une immense flaque d’eau que les éclairs teintent de rouge, de bleu, de blanc, suivant leur fantaisie.

A plusieurs reprises, nos chevaux éblouis par cet abus d’électricité refusent d’avancer. Mais leur yamstchik (cocher) leur fait de si douces remontrances et les traite si tendrement de « colombes chéries » qu’ils repartent bientôt ardemment que jamais, enfonçant jusqu’au poitrail dans la boue liquide et phosphorescente qui nous gicle à la figure de tous côtés.

Vers neuf heures, un fracas tout à fait inquiétant couvre le clapotis de nos chevaux et les arrête brusquement. On dirait d’une mer démontée ou d’un gave en délire.
Et c’en est un ; mais un gave jaune, coulant à plein bord, avec une vitesse inouïe : le Nar-Paî je crois. Les éclairs nous permettent de juger de sa largeur : douze mètres à peu près.
Pourrons-nous le traverser ?

La perspective de passer ainsi cette nuit m’exaspère à un point indicible ; car cest du temps perdu sans profit. Verdet est également nerveux.
Mais voilà qu’un éclair nous fait voir, à une centaine de mètres en amont du point où nous sommes ancrés, un charriot du pays qui semble marcher en sens inverse de notre direction.
Notre cocher le hèle, expliquant dans la nuit notre cas.

Cet officier ne sait pas le français, mais, reconnaissant la voiture et les chevaux du général Annenkow, il se met volontairement à notre disposition. Il nous « montre » que, malgré son massif est haut chariot, il a pris un bain en traversant ce malencontreux torrent. Il nous indique en même temps le seul passage à peu près praticable, à environ 550 mètres plus loin.

Ce passage est marqué par un îlot submergé qui, partageant l’obstacle en deux bras, permet de le franchir en deux élans. Nous sommes bientôt vis-à-vis de ce gué. Notre cocher le reconnait soigneusement à cheval, puis revient, parle avec animation à ses chevaux et nous fait signe de nous bien tenir.

Debout sur les coussins de la victoria, avec nos petits bagages arrimés à notre ceinture, les mains fixées à la galerie en fer du siège. Nous formons ainsi une sorte de pont humain.
- Y êtes-vous, barines ?
- Oui !
- En avant, les colombes ?

Les colombes traversent le premier bras à la nage et atteignent le petit ilot, où elles ont encore de l'eau jusqu'à mi-côtes. Ici, un moment de répit pour souffler; Il est entendu que sous notre arche l'eau galope et tourbillonne sans se gêner autrement. Bientôt un deuxxiême bond nous porte sur la rive opposée dont la berge est à pic. Nos chevaux ont beaucoup de peine à la gravir. A trois reprises différentes, ils faiblissent ; puis, finalement, font un effort désespéré, - et nous sommes sauvés.

Par suite, l'obscurité devenant complète, nos chevaux s'embourbent à chaque instant. Pour surcroit de malchance, un deuxième torrent encore plus rapide que le premier, quoique moins large, nous barre de nouveau la route. Nous en venons à bout, mieux que nous le pensions. Mais il est temps que cette équipée nocturne cesse, car nos bêtes sont rendues.

Enfin, à onze heures, nous arrivons à Katy-Kourgan, la ville frontière du Turkestan russe et du Bokhara. Nous descendons à la maison de poste. Là, on nous refuse des chevaux, parce que nous n'avons pas de podorodjnaïa (passeport).

Il nous faudra donc attendre demain.

A propos de TURKESTAN RUSSE

Mais où dormir ? Où manger ?

Les deux canapés de la salle sont occupés par des masses humaines sans formes bien définies. sur le sol sont semés d'autres paquets semblables qui grognent quand nous y touchons.

Augmentons le nombre de ces paquets humains grognants,
- et bonsoir.

A propos du khanat puis de l'émirat deBOUKHARA