Friedel SCHUMANN, 8 000km en selle," raids en pays allemands

Hallo !

Croisant les pistes de  la suédoise Linde KLINCKOWSTRÖM, de la française Rachel DORANGE, sur le même espace-temps, l'Europe de l'interbellum 1919-1939, l'allemande Friedel SCHUMANN, récupérée par le système NSDAP à l'occasion de ses raids de bienfaisance pour les "Winterhilfwerk", sorte de "Téléthons" pour des "Restaurants du cœur" anachroniques mais justifiés dans cette crise économique et financière d'après 1929, aggravée  en " Allemagne qui paiera" suite au traité de Versailles de 1919, en plein nationalismes exacerbés par des Jeux Olympiques de Berlin 1936, a eu ses heures de gloire médiatisée et même les félicitations du Ministre de la Propagande et l'accolade du Guide suprême.

Les deux premiers raids de Friedel et Bubi, vers la Rhénanie en l'hiver 1936-37, vers Danzig en 1937-38 ont fait l'objet d'une édition :



Il y a beaucoup de "signifiants" dans les couleurs de la couverture et même dans la robe du cheval !

Un troisième raid vers les Sudètes a eu lieu en l'hiver 1938-39, la revue  Deutsch Sankt-Georg sportzeitung en a fait état.

Bref ! Après avoir étudié sur ce site des Amazones françaises "Die Flücht" de la vertueuse Marion von Dönhoff, il peut être intéressant, en contrepoint et dans quelques temps de faire l'analyse critique des raids de Friedel SCHUMANN comme expression d'un soft power géopolitique.

Hormis l'aversion idéologique au NSDAP, la volonté de ne pas nuire a priori à une personne qui pouvait être aussi victime d'une perversion narcissique et dont je ne connaissais pas l'identité, me retenait de faire le récit de ses véritables exploits hippiques.

Mais, après cinq ans de recherche j'ai enfin trouvé une trace identitaire de Friedel :



Friedel a donc survécu à la Deuxième Guerre mondiale et a vécu dans le secteur britannique de Berlin-Ouest au moins jusqu'en 1961. C'est plutôt réconfortant !

Après Castor et Linde, Le Huppé et Rachel, Alarich et Marion, je vous présenterai peut-être Bubi et sa cavalière Friedel ! En fait, je publie ce post comme une bouteille à la mer, espérant qu'un internaute d'Allemagne ou du vaste monde w.w.w. puisse apporter des compléments objectifs à la connaissance de Friedel SCHUMANN.

Merci d'avance !

Extraits du livre de Friedel SCHUMAN, "8 000km im Sattel"

Von Olaf bis Bubi
De Olaf à Bubi.

Von meinem Studium an der Universiât Berlin wurde ich durch den Tod meiner Mutter nach meiner heimat im Gebiet der freien Stadt Danzig zurückgerufen, wo ich die Leitung des väterlichen haushalts übernehmen musste.

J'étais rappelée de mes études à l'Université de Berlin vers mon pays natal par la mort de ma mère dans la région de la ville libre de Dantzig, où je devais reprendre la direction du ménage paternel.

Um mit die Umstellung zu erleichtern schenkte mit mein vater einen fünfjährigen Blaufchimmelwallach.
Pour cette réorganisation mon père offrait de me consoler avec un hongre blanc de 5 ans.

Ich nannte ihn Olaf.
Je l'appelai Olaf.

Nach zehn reitstunden nahm ich bereits an einem landwirtschaftlichen Damenrennen teil und erhiet gegen scharfe konkurrenz den zweiten Preis.
Après dix heures d'équitation, je participais déjà à une course rurale de dames et j'obtins le deuxième prix, malgré la forte concurrence.

Meine Luft zum Reitsport steigerte sich erheblich.
Mon aisance en équitation s’améliorait considérablement.

Ich konnte bald sechsundzwanzig reitjagden beenden, ohne mich einmal vom Pferde zu trennen.
Je pouvais bientôt finir vingt-six chasses à courre sans tomber une seule fois de cheval.

Besonders stolz bin ich aber auf verschiedene Preise, die ich mit Olaf auf Turnieren gewann.
De plus, je gagnai, particulièrement fière, différents prix avec Olaf lors de concours hippiques.

Nach meiner heirat mit Polizeimajor kurt Schumann in Marienburg (Westpr.) schrankte ich meine
Beteiliging an Turnieren ein, besuchte dagegen zwei Monate die Reit – und fahrschule und erwarb das Reit – und auch das fahrabzeichen.
Après mon mariage avec le commandant de police Kurt Schumann à Marienburg (Westpr.) je reportais ma participation à des concours hippiques et visitai, au contraire, pendant  deux mois l'école d’attelage - et l'auto-école- et j’ y acquis le permis de conduire le cheval et l'automobile.

Anfang 1933 fiedelten wir nach Berlin über. Au début de 1933, nous logions à Berlin.

1ères pistes, dans la Ville libre de Dantzig :
- naissance dans cette région (peut être à Langführ-Danzig, à vérifier).
- écurie familiale à Tiegenhoff. (attesté autre part dans son livre).
- mariage à Marienburg, ville allemande en Prusse Orientale.



Le fait que Marienburg, aujourd'hui Malbork, soit maintenant en Pologne complique les recherches dans l'état civil, idem pour les autres cités !!!

Im Tattersall Beerman und im Postdamer Stall widmete ich mich meinen Reitstudien, nahm auch wieder an Turnieren teil und erhielt mehrere Preise.
Au Tattersall Beerman et à l'écurie de Postdam, je me consacrais à étudier l'Equitation, et je participais aussi, de nouveau, à des concours hippiques, recevant plusieurs prix.

Le Manège Beerman avait déjà vu passer Rachel Dorange en 1927, Linde von Klinckowstrom en 1928 et il est probable qu'il était aussi fréquenté par Marion von Dönhoff, cavalière et  lycéenne à Berlin :

Le manège


Le Tiergarten :


Le Tattersall :

Visitez le "Versailles" de Berlin :

Potsdam

Potsdam, langer Stall :



Potsdam, grand manège et carrière :

Potsdam et Berlin sont éloignées de 37km.

C'est devant une gare de Potsdam, à Wannsee, que Rachel Dorange rencontra le plus vieux cocher de Berlin, Gustav Hartmann et lui donna l'idée de venir fêter son 70e anniversaire à Paris en 1928.

Ainsi commence la médiatisation, dans la presse hippique allemande, de l'amazone Friedel SCHUMANN en 1936, quelques temps après les Jeux Olympiques à Berlin lors desquels les cavaliers allemands, firent une démonstration, remportant toutes les médailles d'or ! ...

SCHUMANN Friedel
Deutsche Sankt Georg Sportzeitung, 2 novembre 1936
Zu Pferde im Dienste des Winterhilfswerkes ; A cheval, au service du WHW, l'œuvre de bienfaisance d'hiver.
Die bekannte und passionierte Reiterin Frau Friedel Schumann, Berlin-Halensee, wird im Dienst des Winterhilfswerks durch deutsche Gaue reiten und zu Pferde für das Winterhilfswerk sammeln. Madame Friedel Schumann, la cavalière connue et impétueuse de Berlin - Halensee, ira à cheval, par les pays allemands, collecter pour les Winterhilfswerks, travaux d’entraide d'hiver.
Wir begrüssen diese persönliche Einsatzbereitschaft und bitten, der entschlossenen Reiterin bei ihrer Sammeltätigkeit jede mögliche Unterstützung in bezug auf Unterkunft usw. Zuteil werden zu lassen. Nous saluons cette disponibilité personnelle et nous remercions la décision de la cavalière d’aller collecter chaque soutien possible, pour le logement, etc… Un chapitre à écrire.
Frau Friedel Schumann nahm, wie erinnerlich sein dürfte, wiederholt an den Sternritten der vergangenen Jahre teil, und zwar mit allerbestem Erfolge. Madame Friedel Schumann dit que ça pourrait être mémorable de répéter les chapitres des raids de résistance des années passées pour connaître le meilleur succès.
Erst in diesem Jahre führte sie ein fernritt über die recht beachtliche Strecke von rund 650 Kilometern. Avant, cette année, elle a fait un raid sur un parcours bien considérable, d'environ 650 kilomètres.
Diese Reiterin dürfte somit alle Voraussetzungen erfüllen, Cette cavalière pourrait remplir ainsi toutes les conditions nécessaires,
die notwendig sind, um ihren grosszügigen Plan im Dienste für das Winterhilfswerk mit, wünschen wir, allerbestem Erfolge durchzuführen. Celles-ci sont nécessairement souhaitables dans son plan généreux au service du WHW, pour que l'œuvre de bienfaisance d'hiver obtienne le meilleur succès.

Pour ne pas désespérer de l'Histoire de l'Humanité :
aujourd'hui, 9 mai, Jour de l'Europe, le Président de la Ve République française rencontre la Chancelière de la République Fédérale d'Allemagne... et un certain Robert SCHUMANN avait contribué à cette nouvelle Europe ... ! Mais il n'avait probablement pas de lien de parenté avec Friedel SCHUMANN ...


Petit rappel, en 1936, le Guide suprême qui tient les guides du IIIe Reich maintenant depuis 3 ans avait partagé la Une du "Petit Journal" avec notre amazone nationale préférée Rachel DORANGE :

Agrandissement de la page ci-dessus, du Petit Journal du 31 janvier 1933 :

Friedel SCHUMANN raconte son 1er raid :

Auszug aus meinem Tagebuch 1936/37.
Extrait de mon journal de 1936/37.

Sonnabend, den 14. November 1936, ritt ich um 12 Uhr vom hauptamt für Volkswohlfahrt in Berlin ab. Zunachst muste ich mich mit meinem Pferde anfrendenund seine Eigenarten kennenlernen.
Le soir du 14 novembre 1936, je me mis à cheval vers 12 heures depuis le PC

Samedi, 14 Novembre 1936, j'ai chevauché à partir de 12 heures depuis le bureau principal du Volkswohlfahrt à Berlin. Au départ, d’ai dû donner les origines de mon cheval pour faire connaître sa propre race.

Bubi stammt von dem hannoveraner Chelius aus einer Vollblutsute und war 15 Jahre alt.

Bubi est un produit du Hanovrien Chelius issu de pur-sang et âgé de 15 ans.

Et hatte in früheren Jahren ein Rennen und eine Dressurprüfung gewonnen.

Il a remporté une course dans les années précédentes et un test de dressage.

Seine Gänge waren weich und seine Schritt raumgreifend, was mir oftmals von Nutzen gewefen ist.

Ses transitions sont lisses et rases, couvrant ses empreintes, ce qui m'a été souvent utile.


In den letzen Jahren war er das Reitpferd der kinder der frau Glahn.
Ces dernières années il était le cheval des enfants de Madame Glahn.

Aber der laute Verkehr auf den gepflasterten Strassen der Stadt und auch der lebhafte Verkehr auf der Landstrasse in der Näke von Berlin war ihm ungewohnt.
Mais les bruits de la circulation sur les rues pavées de la ville et le trafic intense sur l'autoroute dans le coeur de Berlin, lui étaient inconnus.

Schon alle Vorbereitungen des Arbreitens, insbesondere das kreusfeuer des Photographen, hatten ihn etwas nervös gemacht.
De même tous les travaux préparatoires, en particulier les flashes du photographe le rendaient un peu nerveux.

So sah er in jedem Auto einen feind und in jedem Lastwagen ein feindliches Ungeheuer.
Il voyait dans chaque voiture un ennemi et dans chaque camion un monstrueux adversaire.

Die ängstlchen Seitensprünge auf der regenglatten Strasse warn Schliesslich so unbequem,dass ich es vorsag,abzusteigen und Bubi zu führen und durch Zureden zu beruhigen.
Les trottoirs étaient préférables à la route rendue glissante par la pluie. Enfin, c’était si inconfortable que je préférais démonter et conduire Bubi au calme par la persuasion.

So erreichten wir nach drei Stunden hoppegarten.
Donc nous sommes arrivés après trois heures au Hoppegarten.

Berlin-Hoppegarten, 43km.

In hoppegarten, jedem Reiter durch seine klassische Renn bahn bekannt, wurden wir beid verstandnis vol aufgenommen.
Au Hoppegarten, jardin botanique, chaque coureur connait son terrain de course classique, nous avons été interpelés par deux passants.


Allerdings schüttelten die Sachverstänigen über mein Vorhaben etwas die köpfe.
Cependant, les commentateurs ont bien secoué leurs têtes sur mon projet.

Dass eine frau solch einen Ritt wagte, noch dazu in der schlechten Jahreszeit, war etwas Neues und schien beinahe unmöglich.
« C'est une femme qui ose monter un raid, dans la mauvaise saison, c’est quelque chose de nouveau et qui, d'ailleurs, semble presque impossible. »

Der stellvertretende Bürgermeistte empfing mich, da ich von Berlin aus angemeldet war.
Le vice-Bürgermeister m'a reçue, parce que j'étais annoncée à partir de Berlin.

Als ich mein Pferd wohl ausgehoben wuste, begann ich mit dem Sammeln.
Quand mon cheval a été bien mis, j'ai commencé la collecte.

Les collectes pour les WHW, WinterHilfWerk s'effectuaient dans des tirelires rouges. Friedel en avaient deux, attachées comme des fontes à sa selle...

Am nächsten Vormittag ritt ich weiter nach Strausberg.
Le matin suivant j'ai chevauché vers Strausberg.


Da der Verkehr auf der hauptstrasse – er was ein Sonntag – besonders starck war, wählte ich einen ruhigen Nebenweg, den mit ein SA. Mann aus hoppegarten zeigte.
Depuis, sur la route principale - c'était un dimanche - la circulation était particulièrement forte, j'ai choisi une petite rue calme, qu'un homme des SA. du Hoppegarten m'avait montrée.

Hoppegarten-Strausberg, 22km:

Friedel SCHUMANN interviewé à la radio :