Il était une fois...

Quelle belle ode à la randonnée et quels paysages magnifiques !
La charmille waouh !
Merci Catherine et Mimi pour cet instant de rêve.

Bon, ben, les girls .......... Y a plus qu'à remettre ça !

Et alors, Catheke ??
Plus de photos de la Jaj-attitude de l'ibère-actif ???
Il n'y avait pas d'autres activités sur le feu ??

si si, il y a eu plein d'autres choses...

J'arrive avec la suite justement... ça a du bon d'être aphone: on a congé et le temps d'ecrire pour le forum...

Septembre : l’essai de selle

Ma selle ne me convient donc plus trop… Comme j’ai la chance d’avoir un patron de pension qui est également représentant pour une grande marque de selles, j’en profite pour lui demander ce qu’il pense de l’adéquation selle-cheval. Et là, le verdict est plus que positif : la selle va toujours comme un gant à Jarrito : Tout est passé au peigne fin et elle s’emboîte parfaitement, sur son petit dos. Je me décide donc à supprimer l’amortisseur en gel que je pose amoureusement sur mon petit bai depuis le tout début de notre relation. Jarrito a maintenant un dos dont la musculature ne pêche plus trop et donc, puisque la selle lui convient, il est temps que je laisse la gouttière jouer son rôle. Le plus difficile, c’est de me résonner à supprimer ce que je me représente comme étant un plus pour le dos de mon cheval alors qu’en fait, il n’en est rien : anthropomorphisme quand tu nous tiens ! En conclusion, mon brave sellier me dit : « Sauf si tu veux une selle qui te corresponde mieux ou qui soit plus confortable pour le cavalier, pas de raison de changer ! Tant pis pour moi, tant mieux pour toi ! «

Oui, mais moi, effectivement, depuis que je monte avec cette selle, j’ai de plus en plus mal au bas du dos. Et depuis que j’ai testé la Zaldi que l’on m’a prêté, je me sens perchée sur mon cheval et pas assise dans la selle. En plus, j’ai l’impression de devoir continuellement lutter contre la selle. Je dois forcer ma position, lutter contre le troussequin qui tire inexorablement les fesses à lui, lutter contre le taquet qui m’empêche de montre ma jambe à la sangle lors d’un départ au galop, mais qui ne me mets pas non plus les jambes à leur place. Je creuse le dos pour tâcher de garder un semblant d’équilibre. Ca me semblait normal de lutter ainsi contre les éléments jusqu’à ce que je pose mon humble popotin sur cette Zaldi qui a tout contrarié. J’ai beau lutter contre l’idée que je devrais peut être abandonner l’une de mes précieuse, elle s’impose de plus en plus à mon esprit. Et puis, il faut être raisonnable : si c’est bien elle qui est responsable de mon mal de dos et de mon bassin qui « grip’ », je ne dois pas faire de sentiments et penser à ma santé d’abord. Il n’y a pas d’intérêt à être percluse de rhumatismes.
Bref, rediscutions avec mon sellier patron de pension et ma monitrice. Tout deux me propose d’essayer plusieurs selles sans obligation d’achat. Ils pensent que tester différentes selles pourrait me permettre de choisir en connaissance de cause la conduite à tenir.
Rendez-vous est donc pris pour un essai grandeur nature.

En premier lieu, je dois me présenter en carrière avec mon cheval, sellé avec ma selle. Le verdict est sans appel : la selle est trop petite pour mon auguste popotin. Je suis trop en arrière, au lieu de m’asseoir sur le siège, je déborde sur le troussequin. Voilà la raison pour laquelle je me sens systématiquement tirée en arrière.
Nous dessellons donc Jarrito qui attend sagement à nos côtés et le ressellons avec la première selle à tester. Et Jarrito ne bronche pas, se laisse faire avec bienveillance. Je me remet en selle et je suis partie pour quelques tours de pas puis de trot à chaque main, je travaille un peu Jarrito avant de mettre pied à terre. Nous discutons : je me sens perdue dans la selle (normal, le siège est cette fois trop grand pour moi). Sinon, mes jambes sont bien à leur place et mon dos est moins cambré. Même manœuvre : on desselle, on resselle, au passage, on vérifie l’adéquation selle-cheval… Jarrito est arrêté au milieu de la piste, les rênes sur l’encolure, le tapis et la sangle sur la croupe, la selle sur le dos avec d’un coté le sellier, de l’autre, sa greluche. Il ne bouge pas, nous laisse tourner autour de lui, se pliant de bonne grâce à nos sollicitations. Il est royal ! Nous répétons la manœuvre avec les trois selles à tester et à aucun moment, il ne fera preuve d’agacement, ne fera mine de bouger sans qu’on l’y ai invité. Mon brave sellier s’en étonnera et puis trouvera ça bien pratique. Il finira par m’avouer que son précédent « client » n’a jamais accepté qu’on le desselle et resselle en dehors de son boxe. Ici, il apprécie le confort du cheval que l’on peut seller en liberté. Je suis fière de mon loulou qui n’a pas eu un seul mouvement d’humeur ! Quand je pense qu’au début que je le travaillais en piste, si j’avais le malheur de descendre une seule fois, il me le faisait payer en refusant de retourner au montoir ! C’est à ce genre de petites situations que l’on se rend compte que la relation évolue et que le cheval prend confiance en son cavalier et vice versa !
Pour la petite histoire, la selle que j’ai préféré entre les trois était, je vous le donne en mille : la plus chère des trois évidemment ! Petite, ma maman me le disait déjà : « toi, ma fille, tu as des goûts de luxe ! »

Alors, vas-tu en essayer d'autres avant de te décider ?
En tous cas, tu es on ne peut mieux entourée et conseillée pour choisir LA selle qui vous ira à tous les deux et ça c'est super !

Et c' est quoi les selles que tu as essayé ??

Bibou: Ca oui, bien entourée, il n'y a pas de doute!
Seule, je ne serais pas là où j'en suis dans mon évolution avec Ja. Aussi bien ma monitrice que son compagnon sont là pour m'aider à chaque doute ou interrogation. Et puis, ils n'ont pas eu peur quand je leur ai présenté le cas Jarrito de s'y attaquer avec moi! Tout en respectant ma façon d'envisager les choses. Et puis, ils s'adaptent à Ja, et ça, ça fait beaucoup parce que je suis persuadée qu'on ne monte pas un ibérique comme on monte un allemand.

Uranie: Les selles, ce sont des stubben. Il y en avait trois différentes. Une milieu de gamme, une haut de gamme avec une matière "spécial os du cul pointus" dans le siège et une selle junior.
Je ne me suis pas sentie à l'aise dans la milieu de gamme. La selle haut de gamme me convenait mieux, mais je n'ai pas apprécier le "gel". Ce n'est pas vraiment un soucis dans la mesure où, comme c'est quand même du demi sur mesure, je peux demander à l'avoir sans ce gel. La junior m'a beaucoup plut aussi. Finallement, des trois, c'est celle que je retiens parce que plus dans mon budjet, tout en proposant une bonne conception. Seule chose à revoir: la longueur des quartiers qui sont trop courts pour mes longues guibolles. Mais encore une fois, ce "détail peut s'arranger si précisé à la commande. Bref, c'est vraiment un service sur mesure et une possibilité de suivit par la suite. Il faut avouer que c'est là un avantage certain de Stubben sur Zaldi. Par contre, j'aurai aimé trouver un siège plus creux, plus englobant comme il y avait sur la zaldi. En bref, le mixe des deux: le siège Zaldi et les quartiers Stubben... Pas compliquée la nana!

Courage Catherine

tu vas y arriver à trouver la selle croisée Stubben / Zaldi

Bises à ton beau Jarrito

le concours de dressage !

Ca y est, nous y sommes ! Ca fait maintenant quelques semaines que nous nous préparons pour le fameux concours de dressage annuel du manège. Non pas que nous ayons la moindre prétention que ce soit. Le but est simple : se faire plaisir !

Pour l’anecdote, en février, avait lieu la dernière manche du challenge hivernal d’obstacle. Petit challenge intime où l’on s’amuse toujours beaucoup mais juste entre nous. Pour l’occasion, il y avait une catégorie « vétéran ». Celle-ci était réservée aux adultes qui, pour la plupart, en plus de venir supporter leur rejetons, se permettait une petite partie de plaisir malgré les niveaux variés et les origines équestres très éclectique. On trouvait dans cette catégorie, des cavaliers de club relativement débutant, des cavaliers propriétaires ne faisant, en temps normal, que de l’extérieur avec leur cheval et même un cheval de débardage qui pour l’occasion s’était transformé en cheval de concours ! Avec un groupe pareil, l’ambiance ne pouvais qu’être détendue et l’anti-concours que je suis à bien fini par se laisser convaincre de suivre le mouvement quand il a été question de remplacer une des épreuves d’obstacles (culminant à la hauteur vertigineuse de 20cm !) par une petite reprise de dressage gentillette. C’était finalement une occasion de tester Jarrito en presque situation de concours. Entendez par la : seul dans une piste délimitée par une lice de 20cm de haut le temps de dérouler quelques petites figures de dressouillage.

Nous voilà donc, prêt à partir sur notre « reprise » lue 5 minutes avant d’entrer en piste (top chrono !), jamais déroulée, et certaines figures, jamais travaillées avec Jarrito. Bref, on y va pour le fun, pas pour gagner, c’est clair, mais plutôt pour tenter une nouvelle expérience. Et comme on pouvait s’y attendre, ce fut folklorique !

Jarrito dès le début m’a mise au parfum : c’est nul ton truc, ça manque de peps ! Accroche toi mamy, je vais te montrer moi ce que c’est que du dressage artistique ! Et, il a tenu promesse la bougre : artistique, ce le fut !

En vrac et en liste non exhaustive :

En A, arrêt, immobilité salut ! Commentaire du juge sur le protocole : beau piaffé !....
Un peu plus loin, un chouette contre changement de main… pas demandé.
Au moment du reculé, une levade.
Et puis, le coup de maître, le moment clé de notre prestation : le saut de lice ! Du grand art !
Et bien sûre, une sortie au passage, parce que toujours de l’avis de Jarrito, la sortie au pas rênes longues, c’est ringard !




Bref, du grand art ! Au moins, on sait où se situe le point zéro de notre travail !


Pour l’édition de septembre, le challenge n’est pas bien difficile : on se contentera de ne pas sauter la lice ! Certains me diront que ce n’est pas la peine de sortir un cheval qui n’est pas prêt avec une cavalière qui même si elle adore le dressage n’a visiblement pas un don particulier dans cette discipline. C’est vrai, j’aurai pu rester à l’écurie et continuer mon boulot de secrétaire de juge. Mais finalement, quelqu’une m’a dit un jour : on s’en fout de ce que les autres pensent, on y va pour s’amuser ! Et elle avait raison ! N’empêche que cette fois, on l’a quand même un peu travaillée cette reprise. S’amuser, c’est bien, mais c’est aussi l’occasion d’avoir un avis objectif du travail effectué et de la masse de travail qu’il reste à faire !

En concertation avec ma monitrice, on choisit donc deux reprises, la E5 et la E7. Et on va s’appliquer à travailler en conséquence.

Dimanche 28 septembre :

C’est le grand jour ! Il est tôt ! Tout le monde dort encore à la maison et le réveil sonne pour me signaler que, maintenant, il faut vraiment sortir de la couette bien chaude.

Même si ma première reprise n’a lieu qu’à 11h00, j’ai rendez vous au manège bien plus tôt ! J’ai été réquisitionnée par ma monitrice pour tresser les chevaux et poneys qui déroulent la reprise accueil dès 8h du matin. Je n’ai donc pas le temps de m’ennuyer.

Avant de commencer à tresser tout ce petit monde, je vérifie quand même un dernier détail qui tracasse beaucoup plus ma monitrice que moi : la réaction de Jarrito face au van dans lequel vont s’abriter le juge et sa secrétaire. Elle voudrait que je montre le van à Jarrito pour éviter un écart voire pire. Moi, ce qui me tracasse le plus, c’est que, les vans, Jarrito, il aime bien : j’ai plutôt peur qu’il ne prenne place sur les genoux du juge !
Dès potron minet, je réquisitionne une collègue que je place à la table du juge avec un tas de feuilles et je me présente avec Jarrito, à pied, sur le carré. Jarrito est plus impressionné par la lice que par le van et mon acolyte qui gesticule à qui mieux mieux dans la boite à roue. Pour être vraiment certaine qu’il n’a peur de rien, je fais le tour de la piste par l’extérieur, Jarrito s’arrête au niveau du van et attend : je laisse faire. Puis, il de grimpe la rampe, passe son avant main dans le van avec de tourner la tête vers moi : « Hééééé, mais c’est quoi ça ! Maman, il y a des tables dans mon van ! Et je fais comment moi pour visiter les installations ? Hein ? Non mais ! »
Je le sentais bien que je risquais de me retrouver sur les genoux du juge !

Le début de matinée se poursuit donc par le tressage d’une bonne dizaine de poneys et chevaux. Ca m’empêche de trop stresser, ça m’occupe l‘esprit. Quand vient le moment de m’occuper de ripoliner mon cheval et de le tresser, j’ai des crampes atroces dans les deux bras et dans tous les doigts ! Je m’y prends mal, doit recommencer mes tresses à deux reprises, bref, le stress monte !

Je descends au paddock, commence ma détente. Ma monitrice me rejoint relativement vite. Même si elle organise le concours, elle prend le temps de venir voire comment se passe ma détente. Elle vient aussi me parler pour essayer de calmer un peu l’angoisse qui monte : elle sait que je suis une véritable névrosée et que le seul mot de « concours » me met dans un état proche de la crise d’hystérie. Mon timing est bon, je fini ma détente et je n’attends pas longtemps avant d’être appelée à l’entrée de piste. Je monte vers le carré, je suis concentrée, je me rappelle qu’il n’y a aucun enjeu. Il faut juste que je déroule ma reprise comme à l’entraînement : ce que je veux, c’est des pistes de travail, un regard objectif, pas un classement. Laurence est là, en bord de piste. C’est marrant, je me sens soutenue rien que de ce fait là. Je cherche dans la foule : mes parents ont promis de venir voire « leur Jarrito » et de prendre plein de photos pour immortaliser l’évènement ! Je ne les trouve pas, ça me perturbe un peu (oui, je sais, un rien me perturbe).
Puis, le cavalier en piste double en A, salue le juge : c’est le moment !

A partir de là, nous ne sommes plus que deux, oublié le public, oublié les parents que je ne trouve pas. Je fais le tour extérieur de la piste, me présente au juge et à la secrétaire, (c’est toujours sympa de savoir que le cavalier qui se présente est bien celui qu’on attendait !), la cloche sonne, je rentre sur le carré.

X, arrêt, salut : miracle nous sommes arrêtés ! Pas de piaffer pour cette fois !




Je déroule ma reprise. Ca va vite. Jarrito précipite un peu, mais reste très gérable. La nervosité me paralyse, Jarrito flotte et je ne réagis pas, je fini par me ressaisir, ça passsssse !



Je me rends compte que Jarrito s’incurve mal, je ne parviens pas à l’enrouler autour de ma jambe autant que je le voudrais. J’ai le pli, il me manque un peu d’incurvation. Ca ne pardonne évidemment pas dans le changement de cercle.



Cercle au galop, Mon cheval s’encapuchonne. J’ouvre les doigts, essaye de le cadencer avec l’assiette, de mettre l’impulsion, d’engager les postérieurs mais avant d’avoir réussi à tout mettre en place pour remonter sa tête, voilà la transition vers le trot : sur le épaules : logique ! Je fais les commentaires dans ma tête en même temps, c’est marrant, à force de faire le secrétariat de jury, je fini par voir des choses et petit à petit, à les sentir aussi. Quand je serai vieille et que je ne pourrais plus monter, je passerais mes examens pour devenir juge !



On change de main, le galop à main gauche passe mieux : c’est bizarre, d’habitude, le galop à droite est plus facile, ici, c’est presque l’inverse. Re transition, ça passe, pas encore comme je le voudrais dans mon idéal, mais pas mal compte tenu du travail de Jarrito. Puis, vient le doubler finale. Nous nous arrêtons en X. Je salue, vite pour que Jarrito n’ait pas le temps de bouger, pas trop vite quand même pour que la juge ne croie pas que je veux me débarrasser de la corvée… Et je m’apprête à quitter la piste rênes longues quand la juge m’interpelle et me demande de me présenter à elle en fin d’épreuve. J’acquiesce et puis me met à cogiter. Je me demande ce que j’ai encore bien pu faire comme bêtise qui me vaut d’être rappelée à l’ordre.
Je pensais avoir une idée relativement correcte du règlement de dressage, je ne vois pas ce que j’ai fait de mal. Ma reprise n’était pas excellente, ça j’en suis convaincue, mais par rapport au travail d’il y a un an, il n’y a pas photo : je décide donc que, quoi qu’il en soit je suis fière de Jarrito. Il a travaillé correctement par rapport à ce qu’il fait en temps normal, le reste viendra avec le temps. Peut être qu’elle n’aime pas les ibériques et qu’elle va me dire que je ferai mieux de changer de cheval si je veux continuer à faire des concours de dressage… J’en suis là de mon « brain storming » individuel quand je croise ma mère qui arrive toute essoufflée : Mes parents sont arrivés en retard. Il n’ont vu que les derniers mouvements. Je décris donc ma reprise à mes parents tout en m’occupant de Jarrito.
Les bonbons affluents : Jarrito à encore fait des ravages dans les cœurs des petites filles de l’assemblée. Elles défilent devant son boxe en me demandant timidement si elles peuvent lui en donner un ou deux. Jarrito fait son gros matcho espagnol qui trouve ça normal ! Il est beau mon loulou tout tressé, tout brillant ! Son type ibérique ressort.
Une amie me rappelle que la juge m’attend sur la terrasse : je l’avais complètement oubliée celle là !
Effectivement, sur la terrasse m’attend la jeune femme blonde qui était assise à la table du van tout à l’heure et à côté Laurence, ma monitrice. La juge engage la conversation. Je m’attends à plein de chose, sauf à ce qu’elle va me dire !

« Vous avez un excellent cheval, me dit elle ! Il manque encore de travail, mais c’est un très bon cheval ! Moi-même j’élève des pures races espagnoles en vue d’en faire des chevaux de dressage. Il faut continuer à travailler et sortir plus souvent avec votre PRE, faire les dressages classiques, mais aussi les MCI. Je me bats pour démontrer aux gens que le PRE est aussi et surtout un cheval de dressage, pas un cheval de cirque ! » Je suis surprise, je ne m’attendais pas à ça ! J’ai le cœur gonflé de fierté ! Mon Jaja, un cheval de dressage ! Je l’embrasserai sur les deux joues cette juge bien sympathique ! Mais je suis tellement paf que je n’arrive pas à articuler un seul mot ! Puis, vient la discussion entre passionnés de la race. Nous parlons du travail effectué avec Jarrito depuis un an, elle s’étonne du chemin parcouru. Me dit qu’il reste encore un long chemin, mais qu’il est bien amorcé. Elle nous donnera quelques pistes de travaille aussi. Avec Laurence nous écoutons religieusement et nous promettons d’appliquer dès le prochain cours !

Je suis contente de mon petit bai. Il me reste une reprise à déroulé l’après midi, mais j’ai d’ors et déjà tout gagné !

Et heureusement pour moi parce que l’après midi, Jarrito se dit que, finalement, il a bossé sérieusement le matin pour me faire plaisir : l’après midi lui appartient ! Voilà le retour de la marmite à pression version dressage artistique ! Pas aussi peaufinée qu’en février (ouf), mais bien plus remonté que ce matin !

Détente au paddock, je sens que l’humeur est à la fête ! Je suis la première cavalière de la reprise E7. Jarrito est chaud, le devient de plus en plus, il est inutile de le tarabiscoter plus que cela, je ne ferais pas redescendre la pression en 3 minutes, autant monter et attendre à l’entrée de piste plutôt que de se faire frôler par des cavaliers au dents longues qui me regarde d’un air narquois sur ma petit bombe espagnole. Autant le matin, nous étions en comité restreint (je passais dans les derniers cavaliers), autant, maintenant, j’ai l’impression que tout ce que la Wallonie compte de cavalier de dressage est regroupé dans notre petit paddock.
Je monte donc à l’entrée de piste, ma mère à mes côtés ( ça me fait bizarre, c’est la première fois que ma mère me suit en concours et à cheval tout court. D’habitude, elle a si peur que je ne tombe qu’elle ne veut pas me voire à cheval). Je suis heureuse qu’elle soit là. Je m’arrête à l’entrée de piste, ma mère me dit une petite phrase magique : « Et surtout, amusez-vous ensemble! ». C’est marrant, je n’ai plus aucun stress ! Je me sens bien.

Je rentre en piste, la cloche sonne, et c’est partit.

Dès l’arrêt en x (un vrai arrêt, pas de piaffer encore une fois !), je sens la cocote Jarrito en dessous de mes fesses : « hey, mamy, on y va ? » « Non, pas tout de suite Ja, patience ! »



Départ au trot :
Jarrito : « on galope, dis, on galope ? Alllllleeeeeeee heu ? steu plait… »



Même s’il respecte les directives, je sens qu’il a envie de s’éclater mon petit bai ! Je sais que les dés sont jetés : la reprise part en sucette !


Et puis, souvenir d’une petite phase que Mimi m’avait dit en rando lorsque j’ai évoqué l’idée du concours: « s’il déconne, déconne avec lui, et amusez-vous ensemble ! »

Tient donc, c’est LA recommandation du jour ! Je vais donc appliquer ! Je n’ai rien à perdre, juste à y gagner un bon moment en tête à tête ! Fini le concours, la juge (beaucoup plus revêche que celle du matin) et tout ce qui va avec ! Je me surprends à sourire !

Cercle à main droite : youhou ! Je rigole franchement.


Changement de main, même la juge fini par rigoler !



Cercle à main gauche. Ca y est, je suis hilare sur mon cheval et je finirai la reprise avec un grand sourire aux lèvres…



Et je sors de piste avec l’impression que je n’ai jamais eu en concours : je me suis marrée, vraiment ! Ce n’était pas du dressage, mais une séance artistique comme Jarrito peut parfois m’en faire.



Au final, une habituée du manège me fera une réflexion : « une reprise pour la cavalière, une pour le cheval ! Même en concours vous essayez de vous faire plaisir l’un l’autre ! Vous êtes vraiment un drôle de couple vous deux ! Vous ne faites jamais rien comme les autres, mais c’est gai de vous voire ensemble !»
Merci Nath : Ca me touche ce genre de réflexion !

Je file déshabiller Jarrito, m’en occuper et le remettre au pré. Je suis sensée remplacer la secrétaire du juge dès que possible. Je prends le temps qu’il faut puis vais remplir ma tâche de bénévole.

Les cavaliers défilent, je fais le secrétariat pour mes concurrents, drôle d’impression qui n’a rien de passionnant. La juge échange peu (peut être parce que j’étais dans la catégorie ?).
Changement de catégorie : chouette, on va sans doute voire de bons couples maintenant ! Arrive un superbe lusitanien sur le carré, le genre de cheval qui ne peut pas renier ses origines ibériques, mais avec une morphologie qui ferait pâlir d’envie plus d’un « grozAllemand »de dressage. LE bel ibérique moderne, celui qui mixte parfaitement le physique baroque avec la morphologie sportive. L’ibérique comme j’aime beau ET fonctionnel ! Je bave d’envie devant cette superbe créature quand ma juge lâche un « pfff, encore un baroque…. » ! J’ai compris beaucoup de chose dans cette petite affirmation. On n’est pas sur la même longueur d’onde. Ce n’est pas grave, je ne lui en veux pas de ne pas aimer les ibériques, chacun ses goûts, par contre, j’ai compris que son protocole ne m’aurait été d’aucune aide pour le travail future : heureusement, Jarrito à choisit sa reprise pour déconner !
Ratatiné, le bel ibérique qui travaillait pourtant si bien à mon goût : ce n’est pas moi qui juge, je me tais. Si ça se trouve, je suis aussi de partit pris, sa reprise n’est pas si bonne et je me laisse prendre par le physique avantageux qui jette de la poudre aux yeux… Je ne sais pas et ne le saurais probablement jamais !
Le secrétariat m’ennuie. C’est la première fois que je me force à faire du secrétariat de juge de dressage. D’habitude, j’adore, je m’amuse, j’apprends plein de choses et j’en redemande ! Je suis toujours contente d’être bénévole pour faire ce genre de chose. Ici, je me traîne…

Heureusement, on change à nouveau de niveau. Le passage au niveau M3 sonne également le changement de juge ! Et là, de nouveau la magie opère ! Je recommence à m’amuser, j’apprends plein de choses ! Un de mes amis déroule une reprise magique, j’ai un grand sourire : là, je reconnais le dressage que j’aime voire ! J’ai les explications en plus : je me transforme en papier buvard, tout ce que je peux prendre comme connaissance, je prends, j’essaie de retenir le plus de choses possible.

Changement de niveau, encore ! Seulement deux concurrents dans ce niveau, le dernier de la journée. Nous sommes en avance. La première reprise est jolie, coule de source. Pas de grosse erreur de la part de la cavalière, mais pas d’excellence non plus. Tout est propre, joli, plaisant à regarder. Rien n’est transcendant. Fin de reprise, le juge appelle la cavalière. Il veut discuter de sa reprise avec elle. Je n’en perds pas une miette.
Notre dernier cavalier arrive. Le pauvre a eu très peu de temps pour détendre son cheval, il s’est perdu en route. Comme nous sommes largement en avance sur le timing, le juge propose au cavalier de terminer sa détente par un tour autours de la piste. Mon juge en profitera pour me décrire tout ce qu’il voit. Il pointera les points forts de ce couple, m’expliquera comment présenter un cheval de ce niveau face à un juge lorsqu’il propose un tour de détente supplémentaire. Je sens le vrai passionné de dressage sous le chapeau melon ! Et puis, débute la reprise et je reste en admiration devant ce couple. La reprise est belle, fluide, grandiose ! J’ai peu de chose à noter sur le protocole : tant mieux, je profite du spectacle qui m’est offert et des commentaires qui vont avec ! Les « 8 » et les « 9 » pleuvent sur le protocole. C’est la première fois que je note « 9 » sur un protocole : je croyais que ça n’arrivait jamais !
La reprise s’achève, silence… Puis, la révélation : c’est vers ça que je veux tendre ! C’est ça que je veux apprendre, c’est ce dressage là ! Cette technique là que je voudrais acquérir ! Le voilà mon rêve !
J’ai parlé tout haut… Je suis un peu gênée : je n’aime pas me dévoiler à de parfait inconnus.
Après le désormais traditionnel décryptage de reprise avec le cavalier, nous restons seul avec le juge, assis à la table. Nous parlons de la reprise, nous la revivons encore et encore, examinant, décryptant. J’écoute, je suis fascinée par les explications de ce monsieur au chapeau melon ! Il y a tant de choses à dire, à expliquer…
C’est finalement Jarrito qui nous rappellera à l’ordre par un hennissement ! Il est à la barrière, nous surveille visiblement depuis un certain temps et il me rappellera à l’ordre: c’est l’heure du grain et dressage ou pas, lui, il a faim !

Merci pour le reportage Catherine. Les photos sont très jolies!

Une belle journée : pour vous deux comme tu le dis. Ton sourire fait plaisir à voir.
Avoir un but, un rêve c'est primordial... Tu sais vers quoi tu veux aller alors fonce, aussi patiemment que Jarrito le demandera

Super reportage!
Hééééé oui, ça peut être amusant les concours! Faut juste pas se prendre la tête, c'est pour SE faire plaisir et ça a marché pour vous deux semble-t-il!

HS: Qui c'était la juge du matin ? Nathou? Laurence? Lelia? Je la connais p'tetr? Les MCI, je suis à ton service pour t'y conduire, c'est surtout avec eux qu'on tourne Maelle et moi. Au moins on se verrait une fois par mois en saison et lors des grandes occasions, soupers, barbequeue, amusements divers,...

Rêve: oui, je sais ce que je voudrais mais je ne suis pas sûre que Jarrito voit ça d'un bon oeil! Quoique, quand il est d'humeur à travailler en dressage, il fait parfois de superbes mouvements qui décoiffent! Je me contente pour l'instant de prendre ce qu'il me donne comme un beau cadeau! Je sais que le croise papatte, ce n'est pas son truc et qu'il en fait pour me faire plaisir. Par moment, je le sens quand même tellement décontracté sous ma selle que j'ai parfois l'impression qu'il commence à aimer quand c'est à petite dose.

Kamounet: C'est super gentil ta proposition et ça me touche mais je n'oserais jamais t'embêter pour ça! on habite quasiment l'une à un bout de la Belgique, l'autre à l'autre bout! Et puis, tant que Jarrito ne travaille pas plus régulièrement, je ne vais pas sortir en extérieur. Ce n'était pas le but premier et de toute façon, je veux bien faire une petite reprise à la maison, mais pas aller me ridiculiser ailleurs avec un couple qui n'est pas prêt! Un jour peut être... Par contre, pour la mci, il y a une manche à Flémalle non? Dans ce cas, je viendrais vous dire bonjours à Maëlle et à toi!

Pour la juge, c'était Madame Melchior de l'Acaballadero Melchior. Quand je pense que je bâve sur ses produits depuis bien longtemps et que je n'ai même pas pu discuter avec elle de l'élevage! Il faut dire que je n'ai fait le lien entre la juge et l'élevage que le soir en rentrant chez moi!

Donc c'est notre Nathou chérie, c'est madame MCI. Lien vers son blog: Melchior

Le gros avantage des MCI c'est qu'on te prend comme tu es, comme à la maison quoi. Ca permet de sortir, de montrer autres choses aux dadous et de rencontrer des gens super sympas. Il n'y a que 5 concours sur l'année, c'est pas si terrible. Tu visites toute la Belgique, d'Anvers à Mons en passant par Flemale et autres. Et cerise sur le gâteau, tu peux monter en amazone sans qu'il n'y aie de commentaires "particuliers".

Citation :

mais pas aller me ridiculiser ailleurs avec un couple qui n'est pas prêt

Si Maelle n'avait pas pris son courage à deux mains et présenté en MCI, elle serait encore à pleurer sur son sort de cavalière de trotouPRE. Ce sont les commentaires encourageants des juges et cavaliers et éleveurs rencontrés aux MCI qui l'on encouragée dans la "bonne" voie qu'elle avait choisie pour son dadou.
Et moi, je suis sure que tu es prête pour la première reprise.

Oui, je connais le blog et l'élevage, je n'ai juste pas fait le lien au moment même ! Pas très malin, je sais, surtout quand on a son nom sur le protocole, ça devrait faire tilt!

Kamounet a écrit:

Et cerise sur le gâteau, tu peux monter en amazone sans qu'il n'y aie de commentaires "particuliers".

Oui, j'ai d'ailleurs discuté de toi avec la dame en question, elle voyait très bien qui tu étais et m'a dit que tu étais la seule à tourner en amazone en MCI en Belgique pour l'instant.

Sincèrement, je l'ai trouvée très très bien cette dame, passionnée par ce qu'elle fait, et elle donne envie de continuer à sortir son cheval. Franchement, ça fiat du bien de parler avec quelqu'un qui pense que dressage et ibériques ne sont pas incompatibles... SI au manège, beaucoup en sont convaincu parce que sous le charme de Jarrito et ou de l'autre étalon espagnol que nous avons dans les écuries, ce n'est pas toujours le cas ailleurs loins de là... C'est parfois bien difficile d'entendre certaines réflexions quand on parle avec des cavaliers de dressages plus classique. Par contre, à leur décharge, j'ai croisé récemment un PRE qui moulinait tellement que je me suis demandé quand il allait tomber. Et surtout, s'il allait avancer un jour au vu de l'amplitude de sa foulée... La proprio m'a répondu que je n'y connaissait rien et que un PRE, ça marche comme ça! En attendant, allemand ou ibérique ou SF avec des allures pareilles, ça fait faire une crise d'appoplexie à tout dresseur qui se respecte. Alors, évidemment, si les juges de dress ont ce type de cheval et de déplacement en tête, je comprend qu'ils soient réticents...

Bref, pour en revenir à cette juge bien sympatique, je la remercie beaucoup d'avoir pris le temps de parler un peu avec moi a près l'épreuve!


Quand à Maëlle, elle n'a pas à pleurer sur son trottoupre, j'ai un eptit faible pour loudji depuis longtemps déjà!

Superbes les photos, et pour nos "baroques", à nous de leur prouver qu'ils sont autant capables que les autres. Nous avons le même "soucis" avec les frisons, quis ont a priori bien mal vus par les juges. Ceci dit, celà est vrai que les quelques rares que j'ai vu tourner en Lorraine en reprise club, avaient le profil "faux placer" (encolure haute, postérieurs à la traîne, ce qui ne pardonne pas !). Je trouve en revanche qu'on voit de plus en plus d'ibériques sur les carrés, et qu'ils ne semblent plus si mal appréciés que celà, aux vues des classements. Ton loulou est en tout cas très joli.

Citation :

..... m'a dit que tu étais la seule à tourner en amazone en MCI en Belgique pour l'instant.

J'espère que je serai plus seule pour très longtemps, il y a Leena avec Suelto qui vient de commencer et j'espère que Jessica concrétisera ses envies en contactant rapidement Pascaline. Ce sont deux MCIstes qui semblent bien intéressées par l'amazone.

Citation :

Je trouve en revanche qu'on voit de plus en plus d'ibériques sur les carrés, et qu'ils ne semblent plus si mal appréciés que celà, aux vues des classements. Ton loulou est en tout cas très joli.

Ahhhh quand est-ce qu'on jugera le cheval pour ce qu'il montre, et non pas pour ce qu'il est sur le papier....

Octobre :

L’heure de la visite de dentisterie a sonné ! Ca ne ravi pas Jarrito, ça ne ravi pas mon porte monnaie non plus, qu’il se rassure ! Mais les dents, c’est tous les ans ! J’appelle donc ma fidèle véto pour une petite visite de contrôle. Nous convenons d’une date et hop, le petit bai ne sait pas ce qui l’attend…

Une chose est immuable : je déteste présenter un cheval qui n’est pas propre à un professionnel quel qu’il soit. Je m’arrange donc avec le travail pour quitter un peu plus tôt que d’habitude. Sur le pas de la porte, je croise ma véto qui me précise qu’elle sera un peu en retard et que je ne dois pas me tracasser. Elle doit aller pucer plusieurs chevaux, et donc faire le signalement et tout le tralala chez un particulier avant de venir voir ma merveille à moi. Tant mieux : ça ne me laissera que plus de temps en tête à tête avec mon petit bai.

Comme à son habitude, Jarrito arrive à la clôture dès qu’il me voit. Il est relativement propre pour un cheval qui vit au pré. Ca se présente bien : un cheval à moitié propre et environ une heure de plus sur le timing. Que demander de plus ?
Je profite donc du temps impartit pour démêler crinière et queue, pour brosser bien dans les coins mon petit cheval qui en profite pour se taper une petite sieste tout à son plaisir de se faire bichonner. Je cure les pieds, ça y est, Jarrito est présentable… et toujours pas d’Isabelle. Qu’à cela ne tienne, on va passer la brosse douce pour enlever les derniers grains de poussière… Toujours rien. Graisser et goudronner les pieds… Rien à l’horizon ! Bon, on peut peut être en profiter pour démêler les crins au peigne ! Quand cela est fait, il ne nous reste plus qu’à patienter en grignotant. Jarrito se réveille de sa longue sieste rien qu’au bruit du paquet de bonbons à la pomme ! C’est à ce moment que je vois le compagnon de ma véto qui arrive. Aie !

« Je viens te prévenir qu’isabelle à un peu plus de retard que prévu… Elle est hyper énervée de sa visite précédente… » Me dit il. Glup…

A peine finit il sa phrase que le 4x4 de la vétérinaire fait son apparition dans la cour avec 1h30 de retard sur l’horaire prévu. Je vois Isabelle sortir de sa voiture comme une furie, foncer sur Jarrito et … lui déposer un gros tarte au concombre sur le nez !

« Haaa, toi, tu es propre, tu as un licol sur la tête, tu es gentil et … mais il est tout brillant ! » Puis elle poursuit en se retournant vers moi : « qu’est ce que tu lui as fait ? »

« Ben, rien, je l’ai brossé en t’attendant ! »

« Oui mais pour qu’il soit tout brillant comme ça ? »

« Heuuu ?! »

Elle insiste « Une cure de quelque chose ? Tu as mis du produit lustrant sur ses poils ? »

« Ben non, rien de tout ça ! »

« Mais il a un bien plus beau poil que quand il est arrivé, tu as bien dû faire quelque chose ??? »

« Beaucoup d’amour ? » Osais-je proposer…

Bref, Isabelle n’en revient pas de l’état de Jarrito. Il a perdu du poids et est pile bien comme ça (lors de ses vaccins en mai, elle m’avait demandé de la mettre au régime parce qu’il était « gras comme un cochon »). Là, visiblement, elle est satisfaite de l’état de son patient. Le trouve bien musclé, plus rond, plus brillant, bref, elle est contente. Et paf mon bouton de col !

Elle en vient ensuite à me raconter le pourquoi de son retard. Les cinq chevaux qu’elle devait pucer étaient tous en prairie quand elle est arrivée chez son client précédent. Dans une prairie bien boueuse. Le propriétaire des chevaux n’avait pas pris la peine de les attraper et de toute façon, n’avait que trois licols pour les cinq chevaux ! Chevaux qui, comme de bien entendu, n’avait aucune envie de se laisser attraper. Bref, que du bonheur !
Je comprends mieux pourquoi elle était si soulagée de voir Jarrito à l’attache et propre !

Nous en venons ensuite au pourquoi de la visite du jour. Isabelle veut ensuite savoir si je l’appelle pour une raison précise. Non, non, c’est juste le contrôle annuel. Pas de défense, pas de perte de poids non désirée, pas de mauvaise odeur en bouche ou de sinusite, pas non plus de coliques récidivantes, juste un contrôle on ne peut plus classique.

Vient ensuite le moment de sédater le Jaja. Elle se souvient que je lui ai dit en prenant rdv que Jarrito réagit fort aux tranquillisants et décide donc de le sédater pour un poids inférieur au sien. Parfait, à peine le temps d’installer Jarrito dans un boxe, de lui faire la petite picouse que hop, dans les bras de Morphée : le petit bai plane ! C’est rassurant quand même. Je lui parle d’une chose, d’abord, elle me croit, mais en plus elle s’en souvient. Je me sens vraiment en confiance avec elle. Je suis persuadée que d’autres vétérinaires seraient passé outre mon avis en se disant que la petite bonne femme en face d’eux, elle gagatise avec son petit cheval.

En deux temps trois mouvements, la bouche est inspectée, la petit pointe d’émail râpée, et Jarrito débarrassé de son monstrueux pas d’âne. Il a une bouche en bon état, pas de catastrophes, que du contraire. Bref, on est repartit pour un an !

Pendant qu’Isabelle range son matériel et surveille un peu le retour de Jarrito sur la planète terre, elle me fait la réflexion que Jarrito a de beaux pieds
Tilt, j’avais une question à lui poser à Isabelle : son arrivée à été si particulière que j’en ai oublié de lui parler des petites boules que Jarrito à sur les membres depuis notre rando de septembre.
Isabelle inspecte. Je lui rappelle l’historique de Jarrito au niveau pied et ferrure.
Jarrito est ferré toutes les six semaines. Quand je l’ai acheté, il avait de très longs talons, fuyants sous le pied. Son axe paturon pied était brisé. Bref, il n’était plus dans ses aplombs. En un an, avec mon maréchal, nous avons réussit à le remettre dans son aplomb et à remonter ses talons. Maintenant, ça y est, il parait dans l’axe et a une hauteur de talon qui lui correspond.
D’ailleurs, mon maréchal voudrait des radios pour vérifier le parallélisme des articulations et peaufiner le parage tout en étant certain de toujours bien respecter l’aplomb de Jarrito. Il ne faudrait pas qu’il paraisse juste à l’extérieur alors que c’est le bazar à l’intérieur. Ce serait pire que tout !

Après quelques minutes de discussion, nous convenons qu’il vaut mieux emmener Jarrito en clinique afin de bénéficier d’un appareil de radiologie de pointe. On en profitera pour vérifier si les « boules » de Jarrito ne sont pas le résultat d’un pincement articulaire… Et donc pour faire le protocole d’aplomb que mon maréchal me réclame pour étayer son travail…

Tiens une petite réflexion que nous a fait fait notre dentiste à nous. Je l'ai trouvée interessante, à chacune d'en faire ce qu'il veut

Une visite tous les ans c'est un peu trop tôt, ça risque parfois de manquer de "matière". Tous les deux ans, c'est trop tard, la douleur a le temps de s'installer. L'idéal d'aprés elle c'est tous les un an et demi : assez de "matière" pour travailler et avant qu'une éventuelle douleur apparraisse.

A savoir ce qu'en pensent les autres praticiens ...

Pour ma part, vu le boulot fabuleux fait sur nos chevaux, je me range à son avis.

Par habitude, le dentiste vient tous les ans, mais après avoir inspecté toute l'écurie, il ne travaille que sur ceux qui en ont besoin, soit cette année, un sur quatre, mais il est le premier à dire que tous les ans est souvent excessif pour la plupart des chevaux. On en revient donc au cosntat de Ptitesiréne Il faut dire que je suis super contente de l'avoir comme dentiste car il ne pousse pas aux actes inutiles, ce qui est le gage d'une exceptionnelle probité. En plus, il s'y prend formidablement bien avec les chevaux qui se laissent tous faire en confiance.

On en arrive aux mêmes conclusions chez nous : dentiste venu, il n'a fait que Bonhommet. Ice n'en avait pas besoin, et Daho non plus. Daho, c'est la seconde année qu'il ne fait rien, ... puisqu'il n'y a rien à faire. L'année passée, il avait fait Ice, mais pas Bonhommet.
En fait, notre dentiste nous a détaillé ça en "périodes" :
- de un à 6 ans : visite tous les 6 à 8 mois, pour vérifier que tout pousse bien, enlever ce qui pousse mal, et veiller à ce que rien ne gêne.
- A partir de 6 ans, visite tous les ans ou tous les 18 mois, c'est selon, pour des entretiens réguliers.
- Après 20 ans, si on sait, entretenir au mieux, mais les délais sont très élastiques...

Autre réflexion qui vaut ce qu'elle vaut : quand j'ai mal au ventre, je vais chez le médecin. Quand j'ai une carie, je vais chez le dentiste. Et je doute que mon médecin manie fraise et plombages avec brio...
Alors très personnellement, entre un véto qui a le droit de faire une intraveineuse mais qui a suivi UNE semaine de stage en dentisterie dans sa formation, et un dentiste équin qui a fait 2 ANS de formation dans la bouche des chevaux, je n'hésite pas... Chacun sa spécialité. Idem pour l'ostéo. Formule consacrée : ceci n'est que mon avis et n'engage que moi...
Amicalement, Pascaline