Laurence BOUGAULT, amazone de la Paix, raid Iran-Paris 2008.

Lu dans Ouest-France, dans le cadre des Jeux Equestres Mondiaux Normandie 2014 :

ELLES SONT FORMIDABLES !

par Jean-Louis GOURAUD.

61. Le tour du monde en 80 chevaux. Laurence Bougault, Clara Arnaud, Gwladys Lecarpentier, des aventurières du XXIe siècle.

Avec les chevaux, les filles d'aujourd'hui ne se contentent plus de jouer à la poupée, de peigner leurs crinières pour y faire de jolies tresses. Elles montent, elles remportent des médailles, elles gagnent. Parfois même, elles réalisent des exploits.

Exploits, au pluriel, en effet, en ce qui concerne Laurence Bougault. Une première fois, entre septembre 2001 et avril 2002, plus de 3 000 km à cheval à travers une Afrique du sud et de l'est pas toujours très accueillante. Une seconde fois en 2009, en doublant la distance : 6 000 km. Partie du centre de l'Iran (Ispahan), montée sur une jolie jument de type akhal-téké, Almila, Laurence arrivera six mois plus tard à Fontainebleau. Détail qui ne gâche rien : Laurence Bougault n'est pas une banale baroudeuse. Elle enseigne la stylistique à l'université de Rennes.

Clara Arnaud, elle aussi, pourrait passer à première vue, pour une sage intellectuelle. Encore étudiante, elle n'a que 21 ans lorsqu'elle se lance, en février 2008, dans une folle entreprise : traverser à pied et en solitaire les immensités du grand ouest chinois ; autrement dit le Sinkiang et les hauts plateaux tibétains. Solitaire ? Pas tout à fait : elle a pour compagnons des chevaux de bât, achetés sur place, qui l'aideront à trimbaler son barda.

La jeune Gwladys Lecarpentier, enfin. Après s'être initiée aux voyages au long cours en parcourant avec deux criollos l'Amérique centrale, du Mexique au Panama, elle a réalisé entre 2012 et 2013 son vieux rêve : partir du coeur du Maroc (Marrakech) avec deux juments du pays (des barbes et/ou arabe-barbes) pour les mener jusqu'à Poitiers, 3 000 km plus au Nord, reconstituant ainsi, mais de façon pacifique, l'itinéraire des conquérants musulmans du VIIIe siècle. Au XXIe siècle, les vrais aventuriers sont des aventurières.

Pour tout savoir sur les Jeux équestres mondiaux, lire le programme officiel réalisé par Ouest-France. 116 pages, 6 €. Disponible chez tous les marchands de journaux ainsi que sur tous les sites de compétition du 23 août au 7 septembre et sur la boutique en ligne du journal.

Fontenoy-en-Puisaye, le 8 septembre 2009

"Me voilà à Fontenoy ... ce haut-lieu de notre Histoire me touche. . .

La France est pleine de châteaux et d’églises mais ici, c’est un des visages de la France qui s’est joué. . . À cheval, bien sûr. . .

Devant le panneau commémoratif de la bataille, j’imagine les armées en présence, tous ces hommes à cheval et la valetaille devant. . ."

Bataille de Bataille de FONTENOY-EN-PUISAYE en 841

Ne pas confondre avec la Bataille de [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Fontenoy]FONTENOY en 1745.[/url]

(NDLA : 1000 ans plus tard ! La suite en 2745 ... ?

"...Et moi je suis là, sous le panneau qui commémore l’événement, à cheval comme ils l’étaient,
sans armes et sans esprit de conquête, mais avec malgré tout quelque chose qui me lie à eux, ce fil ténu de l’immense histoire du cheval qui a été, pendant de si longs siècles, notre compagnon
de tous les jours et notre véhicule le plus rapide. . .

Et je rêve d’un monde sans goudron. . .

Dans un autre registre, le village est agréable, les gens sympas et il y a même un robinet à disposition pour les camping cars. . .

Un joli pré pour ma princesse et un bel arc-en-ciel après l’orage. La douceur de vivre, loin des champs de bataille. . ."

D’Almila à son naisseur

Verlin, le 9 septembre 2009
"Mon cher père,

Je suis bien installée dans un haras de chevaux américains. . . Il y a des copains mais Laurence
m’a mise un peu à l’écart pour que je sois au calme. Elle aussi trouve des amis avec qui discuter
et son ami Jean-Louis est même passé lui faire un petit coucou. . .

On galope souvent à présent et je suis dans une forme exceptionnelle. . . Les chemins sont
faciles et la nourriture abondante.

Je finis même les plats de nouilles. . .

Laurence m’a dit que nous arrivions bientôt. Je me demande ce qui va se passer ensuite.

J’aime tellement cette vie ! Que peut rêver de mieux un cheval que d’aller gaiement avec un
cavalier léger, d’avoir de l’herbe et du grain à volonté, de voir le monde ?"

Sous l'œil de Jean-Louis GOURAUD, le cavalier au long cours de Paris-Moscou "à la Turkmène", ancien journaliste, néanmoins éditeur ... :

Laurence BOUGAULT, amazone de la Paix, raid Iran-Paris 2008. - Page 21 Bougau29

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Écuelles, le 11 septembre 2009

"... je termine le raid Amazone de la Paix demain.

Bernard Wis, le photographe de Paris-Match, m’a rejoint aujourd’hui et nous avons fait de belles photos au cours d’une étape plutôt courte car l’arrivée est calée à demain. . .

Lui et moi sommes assez sceptiques sur la publication, les journaux préférant scandales et drames
plutôt que de belles histoires qui finissent bien. Je crois qu’ils n’ont envoyé un photographe que
dans l’hypothèse que le raid se passe mal !

La presse est à l’image de notre société. Et ce n’est guère brillant.

Plus sympathique fut le déjeuner. . .

Nous avons même rentré Almila dans le bar pour rire, car la patronne était ravie de l’événement et de la présence de Paris-Match.

Ce fut un bon moment de détente.

Ce soir aussi nous avons de la chance car je suis tombée sur un agriculteur adorable qui a des chevaux de trait et nous sommes invités à dîner mon père et moi, pendant qu’Almila prend son
repas en sécurité près des copains.

Ça sent la fin du voyage. . ."

Fontainebleau, le 12 septembre 2009

Mission accomplie. 6555 kilomètres si j’en crois mon GPS. . .

L’accueil a été très agréable.

Je crois même qu’il en sortira une belle amitié. Le lieutenant-colonel Christophe Maruffy est
un homme charmant et nous a reçues très agréablement. Il m’a promis de me faire découvrir la
chasse à courre. . . Voilà qui augure d’autres émotions.

Nous allons repartir en Bretagne où je travaille très bientôt, puis nous ramènerons Almila
en Allemagne, selon le vœu de ses actuels propriétaires qui sont eux aussi venus à l’arrivée.
Je pense qu’elle restera en Europe. . .

Pour le moment, elle va aller se reposer au pré avec des copains. Et moi, je vais reprendre ma vie, là où je l’avais laissée, et retrouver mes chevaux et mes chiens. J’aime autant partir que revenir, être sur la route qu’être au cœur de ma belle forêt.

Quel privilège tout de même que de se donner les moyens de réaliser ses rêves. . .

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