Etant en verve en ce moment
et ayant cette fois-ci quelques photos sous la main, voici ma petite balade du week-end dernier avec mon Bilou.
Mais tout d’abord, voici une petite présentation du Bilou : En 93 (j’avais 16 ans à l’époque) j’avais perdu tragiquement et très bêtement mon cheval. A l’époque j’habitais Nice et mon quadrupède était sur Angers où nous avions habité et gardé la maison. Donc concrètement, on rentrait sur Angers pendant les vacances scolaires et je ne montais à cheval (et mon cheval en l’occurrence) qu’à ce moment là, le reste du temps le cheval était monté par le club.
Ayant pas mal de vague à l’âme et le moral dans les chaussettes, mes parents m’ont emmené chez un éleveur/vendeur de chevaux en Mayenne en été 94. Là bas j’y ai vu plusieurs chevaux dont un qui faisait grise mine dans son box. Une énorme balafre traversait toute l’encolure dans sa largeur, l’œil dans le vague et indifférent à tout ce qui passe autour de lui.
J’ai projeté sur lui ma détresse et mon sentiment d’abandon, je l’ai senti comme moi, un peu seul au monde et ayant besoin de beaucoup d’amour, c’était lui et que lui.
Nous avons fait une visite d’achat avec les tests qui vont bien mais à notre demande de radios des pieds, le véto nous l’a déconseillé car ce n’était pas un cheval de grande valeur (vendu sans papier malgré son aspect très typé anglo). Ce cheval appartenait à un ami du vendeur qui voulait le vendre rapidement, nous n’avons jamais pu rencontrer cet « ami » ni l’avoir en ligne, ça aurait du nous mettre la puce à l’oreille mais j’étais tristoune et il me plaisait beaucoup ce Bilou.
Il est apparu par la suite qu’il avait des problèmes dans les pieds, je soupçonne très fortement le vendeur de l’avoir piqué avant l’achat et le véto du vendeur d’être dans le coup. Je soupçonne aussi le fait qu’il a du être vendu sans papier pour ne pas remonter sa trace mais il devait en avoir avant.
Le résultat fut d’un point de vue économique désastreux, point de vue moral par toujours facile car beaucoup d’énergie dépensée pour qu’il aille bien mais je ne l’ai jamais regretté d’un point du vue cœur. C’est que je l’adore mon Bilou.
Aujourd’hui il coule des jours heureux près de Bédarieux (34) dans un élevage de Connemara et de Shetland et vient de fêter ses 20 ans cette année
(si la date de naissance supposée est bonne).
Ses problèmes de santé sont : arthrose très importante dans les pieds, en particulier l’antérieur gauche, un peu de naviculaire, emphysème, claustrophobie (c’est comme ça que je le juge bien que jamais diagnostiqué par un véto).
C’est un grand sensible à la qualité de son environnement et est souvent le premier à tomber malade si ça ne va pas. C’est aussi un grand amateur des galles de boue et des abcès. Concrètement, si je pouvais changer ses sabots, ce serait chouette.
Il a une peau très délicate et très fine, un brin chatouilleux et supporte très difficilement les mouches l’été. Il mange comme 4 et reste fin comme un roseau (pas comme moi …
)
Côté caractère il faut faire attention, il est très gentil, n’a peur de rien mais sait très bien qui est avec lui et ce qu’il peut faire avec. Son pas est très lent, à tel point que j’appelle ça le « pas de sénateur », un peu feignant sur les bords.
Avec ses problèmes de santé, la seule chose que le véto et le maréchal m’ont permis de faire c’est de la rando (normalement sur terrain souple mais là faut pas pousser mémé), donc interdiction au dressage (interdit de travailler sur des cercles trop courts, soit de moins de 20 m pour ses pieds) et obstacles supprimés (les pieds). Cela ne nous a pas empêché de faire de jolies petites randos autour de la maison et sauter les quelques troncs d’arbres qui se présentaient à nous.
Donc, notre petit week-end à deux : Cela faisait presque 4 mois que l’on ne s’était pas vu, super contente de prendre la voiture en direction de cette région qu’est le haut Languedoc, j’adore !!
Vue de l’arrivée vers Bédarieux avec le plateau qui domine la vallée. Nous avons une très jolie vue de là haut ! vue du village Bon, c’est l’hiver, faudra m’excuser du manque de feuilles aux arbres, c’est vrai que c’est plus sympa au printemps. Ceci dit, les fleurs sortent timidement mais sûrement :
Toute heureuse d’arriver, je me dirige directement vers son champ « d’hiver » où apparemment sa joie s’exprime de façon évidente !
Son air dubitatif m’indique qu’il est rrraaavvviii de me voir arriver en pleine sieste en compagnie de sa copine du moment Paloma (Connemara).
Hop, on récupère Môsieur, je laisse Mademoiselle au pré, j’attrape mes quelques litres d’huile de coude et mon étrille car y a du boulot !
avant 2H00 après Vous remarquerez la joie et l’enthousiasme de Môsieur !
On peut remarquer qu’il n’est pas bien gras mais en réalité il a son poids « normal » d’hiver agrémenté d’un poil d’hiver également
qui me semble long comme il faut. Il est quand même plus beau l’été, mais là y a pas le choix, je me contenterai de Môsieur avec son poil d’ours.
En route pour notre petite balade, broutage sous la pluie.
Nous avons pu rencontrer : Safran :
L’ancien étalon en chef shetland, 26 ans aujourd’hui. Il est toujours aussi adorable mais ne voit plus grand-chose et sa santé s’est dégradée rapidement il y a peu de temps. Vous l’auriez vu il y a quelques années entrain de parader tout fier au milieu de ses juments avec un petit ventre bien rondouillard et un poil luisant ! Cela fait mal au cœur de le sentir aussi affaibli pas la vieillesse.
Des petits jeunes :
De gauche à droite : un ibérique, une Connemara de l’année et un Connemara de 2 ans. Comment ne pas craquer devant de tels loustics ???
Un gris-rose
:
Pour les amateurs de gris, ne mettez jamais vos chevaux dans cette région où la terre a la particularité d’être rouge !!!
Bon, ces rencontres ont donné faim à Môsieur :
Je les pris en flagrant délit de bouche pleine !! « chest bon cha ! »
Après 3H00 de promenade et de broutage, nous sommes rentrés tranquillement, à la vitesse de son pas de sénateur pour finir par une roulade dans la boue !
Ha mon pt’it Bilou, je te fais d’énormes mais d’énormes bisous ! Profite bien de ta retraire mon grand !
Le Bilou qui ne fut jamais un cheval de dame et qu’il ne le sera jamais