[Dimanche 7 mars 2010]
C'est le jour J !
Une semaine que je ne dors plus, que je ressasse, cogite et j'en passe ! Ai-je tout prévus ? Où vont dormir les bêtes si le mauvais temps revient ? On a de quoi couvrir, protéger et transporter "Loulou". Tout est prêt.
Dimanche matin, je bosse et ne finirais qu'à 13h30. Les boxes sont paillés de propre, l'eau, le foin...Il ne restera que les granulés à ajouter au dernier moment. O'Malley, le petit jeune de la trouve sera son voisin de boxe, les autres iront dormir à la belle étoile, le temps le permet...Sauf que le vent soufflera tellement, qu'il me faudra les rentrer en catastrophe...Oui mais, 4 boxes, 5 équidés et pas eu l'opportunité de faire l'aménagement du plus grand pour les deux poneys...Mais où va dormir Chocolat la vieille shetland ? Arrf...Maudit temps !
On réfléchit intensivement, Choco/Kenzo ? Non, Kenzo est une crapule, va me l'achever durant la nuit la mamie...Avec O'Ma ? Non plus...C'est un sale gosse et c'est d'épuisement qu'elle va nous quitter... Farandole ? Dis mémère, tu prête un coin de ton grand boxe à mamie Choco ? Oui ? T'es une crème mémère. Adjugé vendu ! Choco fera boxe commun avec Farandole le temps de monter un muret de protection contre le gros Kenzo. Oui oui Farandole, ce n'est que provisoire ! Et puis, c'est pas Choco qui va te bouloter ta ration, pas d'inquiétude.
Coucou Choco !
Tout est réglé, au boulot !
Les heures sont interminables...On rêve de pousser les derniers clients qui s'attardent dehors, on rumine, on ronchonne et on ronge son frein !
Mon patron est sympa, il sait et m'aidera a expédier le ménage avant de me libérer et de me souhaiter bonne journée.
Ça, pour être bonne elle va être bonne ! Quoique...
Je rejoins mon chauffeur, on se donne rdv chez moi comme ça je pourrais rester un peu avec Epson lorsqu'il arrivera et n'aurais pas à courir chercher ma voiture. Merci m'sieur mon chauffeur !
Nous voilà en route, direction Chaumont.
Epson est depuis quelques semaines chez un particulier et non pas à Choignes. Alain avait proposé de l'amener jusqu'au club, mais j'ai préféré éviter. Non pas que je me cache, mais je me suis dis que deux embarquement et débarquement dans la même journée, Epson aurait pu vouloir nous dire non et poser soucis. C'est pas que, mais ça perturbe quand même un peu.
Alain (son propriétaire pour ceux qui suivent plus) nous attendra à la sortie d'autoroute pour nous guider jusqu'au "Graal".
Deux heures de routes quasi et la pression qui monte, qui monte ! Un vent à décorner les buffles ne cesse de souffler depuis deux jours, on l'aura de face sur tout le trajet d'aller et me fera craindre le pire tout le long. On dirait pas comme ça, mais Lafa c'est une grande stressée, et elle s'imagine facilement des scénarios catastrophe... On ne se refait pas, surtout à cet âge là :p
On arrive à bon port, l'endroit est joli, un peu de neige persiste sur les accotements. On descend de voiture pour y remonter presque aussitôt... Fait froid didiou ! On s'emmitoufle, c'est le pôle nord ici et ça souffle... Maudit vent !
"Loulou" est là, derrière les grandes portes en bois... On ouvre, et là c'est l'émotion mais aussi le doute. Et si il ne voulait pas monter dans le van ? Et si Alain changeait d'avis ? Ben oui, il aura passé quelques années avec Epson et j'imagine bien que ce n'est pas facile pour lui. Je me sens un peu de trop d'ailleurs, c'est bête à dire et difficile à expliquer, mais Epson c'est "le" cheval d'Alain. Je connais peu Alain, mais je devine quand même de l'émotion. D'ailleurs, il ne trainera pas à monter le cheval dans le van. Moi j'ai le cœur gros et beaucoup de bonheur à la fois. Alain me parlera d'Epson un moment, m'expliquant qu'il aura tout fait ou presque dans sa vie et me réitérant son plaisir à savoir que c'est moi qui l'accueillerais. La pression est grande, il s'agit maintenant de prouver que le choix fut le bon, je m'y emploierais, foi de greluche !
Epson monte sans trop de difficultés, et une fois en place se met à manger son foin et nous regarder palabrer. Le foin...Honte à moi ! Quelle fut pas ma déconvenue en me rendant compte que j'avais omis ce détail... Ça commence bien... Merci Alain. Je dois un filet de foin à Jean en passant...
Nous signons les papiers, je donne mes coordonnées à Alain et lui promet qu'il sera toujours le bienvenu dans notre petit coin de val de Saône et qu'il ne doit pas hésiter. Epson est là, et n'en bougera pas.
Nous repartons, Alain nous ouvrant la voie pour ne pas qu'on se perdent.
L'autoroute. Arrêt avant de s'y engager, un petit coup d'œil du coté d'Epson pour être certain que tout va bien. "Loulou" mange son foin, jette un regard mais ne bouge pas. Il sera sage durant les deux heures de trajets. Par chance, le vent cette fois nous est favorable et Epson ne sera pas secoué.
Nous sommes attendus à la maison, tout le voisinage est aux fenêtres.
Les nouvelles vont vites par ici et Epson débarquera sous les applaudissements et les regards approbateurs. Oui c'est le plus beau mon "Loulou". Oui il a de la classe. Mais il a bien faillit m'avoir à la descente du van... Comment ça je me suis faite avoir comme une bleue ? Ben oui...J'avoue, le transport c'est pas ce que j'ai exercé le plus dans ma vie et Epson était un brin pressé de sortir de sa boite tel un diable. La vache ! Ça déménage ! Et qui qu'est resté pendue au bout de la longe ? C'est mémère ! Eric ? Tu attrape la longe dis ? Moi suis encore de l'autre coté de la barre et je voudrais pas l'échapper...
Moralité : faut toujours être deux...
A partir de ce moment, monsieur Girafe tiendra haut la tête, humant, observant tout autour de lui. "Epson, c'est mes talons que tu écrase là..." "Epson, avance, on va pas coucher là" "Epson, c'est juste un tuyau d'arrosage, pas un obstacle de cross" "Epson, baisse la tête ou tu va laisser les oreilles sur la poutre" "O'Malley, fiche la paix au copain !" "O'Malley, vais me fâcher si tu persiste à vouloir venir dans le boxe voisin !" "Voilà ! Débrouillez-vous, moi j'ai fini !" "Te voilà bien bête O'Malley, il te snob le copain. Préfère son foin"
S'ensuivront les câlins, le grain, les carottes et un bonne nuit à chacun des 5 résidents.
Il est tard déjà et je dois filer récupérer ma fille chez la voisine et rejoindre monsieur au camion. C'est bien beau, mais c'est dimanche et j'ai du travail encore.
Demain lundi, repos, j'aurais tout mon temps pour choyer ce nouvel arrivant qui semble être bien paisible et n'aura pas hennis une seule fois.