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 Fillis "Principes de dressage et d´équitation"

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Viola_Odorata
Ptitesirene
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MessageSujet: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyLun 9 Juin - 18:13

Bonsoir a toutes!

Je cherche cet livre de Fillis en français qu'est la langue originale. Je posséde déjà le livre en anglais, ma j'ai besoin de faire une comparaison dans le texte. En particulier j'ai besoin de chapitre "Piaffers et passages" (possibelement les versions des premières editions).

Avez-vous quelques idées pour trouver ça?

Merci par avance!
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 5:25

Bien que je sois presque sure que Fillis soit Anglais, je m'excuse déjà pour le long message.

Je te propose de recopier le texte et ensuite j'effacerais le message pour qu'il ne perturbe personne.

Citation :
Chapitre 11 : Piaffers et passages

Le passage dit naturel est un trot très rassemblé, court, très haut et régulièrement cadencé d'une diagonale à l'autre. Ce n'est pas tout. Il faut encore, pour que l'on puisse dire que le cheval passage, que les jambes de devant, enlevées très vigoureusement, quoique moelleusement, restent un instant en l'air, les genoux et les pieds fléchis. Les jambes de derrière s'élèvent, les jarrets et les paturons plient en se portant sous le centre. En somme, les quatre membres doivent être levés haut en cadence, de façon que le cheval soit en l'air d'une diagonale à l'autre. Le mouvement doit être aussi lent et aussi haut que possible. Cet air est gracieux et brillant. On l'appelle passage naturel.

Toutefois, il faut savoir qu'il n'y a pas de cheval qui passage de lui-même. Le passage ne s'obtient que par le dressage. Certains chevaux ont de très grandes prédispositions au passage, notamment ceux qui ont l'allure lente, qui ont des genoux, comme on dit, c'est-à-dire qui marchent haut en pliant bien les genoux et qui, très souples des jarrets, élèvent haut les jambes de derrière ; en un mot, ceux qui ont le pas lent et relevé.

Le cheval qui marche les jambes raides sans plier les genoux ni les jarrets est impropre à cet air. Je ne vais pas jusqu'à dire qu'on ne puisse l'obtenir de lui ; mais, en supposant qu'on l'obtienne, il est disgracieux à l'oeil, car le bas des jambes traîne presque à terre, ce qui donne au cheval un air de raideur.

Il est extrêmement difficile d'expliquer comment on obtient le passage naturel. C'est d'abord en rassemblant le cheval, puisqu'il n'y a pas de passage possible si le cheval n'est rassemblé. Mais le rassembler ne suffit pas, car si bien rassemblé que soit le cheval, il nous reste maintenant à le faire passager.

La mise en main et le rassembler étant parfaits, il faut employer l'éperon pour obtenir l'élévation des membres qui donnent le passage.

Mon cheval mis au pas, bien équilibré, je l'excite à prendre le trot en le poussant fortement des jambes, en même temps que je le retiens de la main, pour l'empêcher de s'étendre. Le cheval, ne pouvant étendre les jambes, les élève et gagne ainsi en hauteur ce qu'il perd en longueur. En même temps, l'éperon aidant, il arrive à faire, pour ainsi dire, de petits sauts d'une diagonale à l'autre. Voilà le commencement du passage. Mais la cadence n'est pas encore correcte, car le cheval s'irrite toujours au début, ne sachant pas ce qu'on lui demande. Gardez-vous d'insister trop longtemps, pendant les premiers jours, si vous voulez éviter les défenses.

Le cheval, inquiet de se voir attaquer et ne comprenant pas le motif de ces attaques, puisque le travail est nouveau pour lui, finit quelquefois, dans la crainte des éperons, - qui sont toujours près, - par tomber dans une sorte de désespoir.

Si vous insistiez dans ce moment, vous auriez tort, et, du reste, vous ne sortiriez probablement pas vainqueur de la lutte. Car le cheval le plus doux, pris d'affolement, trouve une force extraordinaire et se livre à des défenses d'une violence incroyable.

Il faut donc toujours rester très calme, et, au moindre signe de cadence, c'est-à-dire au premier, ou, au plus tard, au second temps, cesser l'action de vos aides, caresser le cheval, lui donner le temps de se calmer et ensuite recommencer.

L'écuyer qui a une grande finesse de tact arrête au premier temps et caresse. Mais, moins il a le tact développé, moins il est apte à reconnaître si le temps est cadencé. Dans ce cas, il continue, tâchant toujours de saisir la cadence et n'aboutissant qu'à énerver son cheval.

C'est ce qui explique qu'un écuyer habile et très fin obtient tout de son cheval sans le rendre vicieux ni lui donner aucune tare. Pourtant, en effet, saisir le moindre signe d'obéissance, il cesse aussitôt le travail pour faire comprendre au cheval, par des caresses, qu'il a bien fait. L'extrême rapidité avec laquelle il perçoit les plus petites nuances lui éviter de surmener le cheval, de le rebuter, et de le réduire à des luttes dans lesquelles ils s'usent tous les deux.

Au contraire, l'écuyer malhabile à saisir les nuances, celui qui ne sent pas bien la cadence dès qu'elle se produit, continue à faire agir l'éperon pour obtenir plusieurs temps cadencés et être bien sûr qu'il ne se trompe pas. Cela est déjà un châtiment pour le cheval, mais le pis est que, ne sachant même pas pourquoi il est châtié, il se défend, tandis que l'écuyer continue ses attaques. Il en résulte que, lorsqu'on lui redemandera du passage, le cheval, croyant que c'est la souffrance qui va recommencer, se défendra de nouveau et s'affolera à l'approche des jambes, par cette seule raison qu'il aura été corrigé sans avoir pu comprendre pourquoi.

L'important est donc de saisir les moindres signes de bonne volonté, et aussi de savoir se contenter de peu. Quand le cheval ne craint pas l'approche des jambes, si vous n'êtes pas trop exigeant, il arrivera toujours un moment où il se cadencera avec une grande facilité et même avec plaisir. Vous pourrez alors demander davantage, car, le cheval ayant compris, vous n'aurez plus à craindre de surexciter son système nerveux.

Tout le travail des deux pistes peut se faire au passage, mais il est difficile de l'exécuter correctement.

Il y a un autre passage, dit artificiel, qui n'est qu'un corollaire du pas espagnol, c'est un passage sans rassembler, et par conséquent contraire à toutes les données de l'équitation. Je l'ai pratiqué dans ma jeunesse, quand je n'avais pas encore assez de tact pour arriver au passage naturel. Aujourd'hui, je ne l'enseigne jamais.

Le piaffer n'est que du passage naturel exécuté sur place. Il y a deux sortes de piaffers, l'un lent et élevé, difficile à obtenir, et que tous les chevaux ne supportent pas ; l'autre précipité et près de terre, que l'on peut obtenir de presque tous les chevaux.

Le piaffer haut et lent ne diffère du passage naturel qu'en ce sens qu'il doit être effectué complètement sur place. On y arrive en raccourcissant le passage pas à pas, jusqu'à ce qu'il se fasse sur place. Le piaffer demande donc plus de rassembler, et par conséquent plus de jambes et plus de finesse de main.

Quand on n'a pas le passage à sa disposition, le piaffer est alors une conséquence du pas. On obtient facilement le piaffer précipité d'un cheval vigoureux et impatient. Mais, s'il n'est pas renseigné selon les règles de l'équitation, il ne sera jamais régulier.

Il ne suffit pas, en effet, que le cheval soit vif et vigoureux pour que l'on arrive à le faire piaffer en l'excitant, soit de la cravache, soit avec les jambes, soit encore par des appels de langue. Par ces moyens, vous arriverez sans doute à provoquer son impatience, mais non à lui apprendre comment il doit poser ses pieds à terre ; et vous pouvez être certain que, s'il les pose régulièrement, ce sera par un pur effet du hasard. Presque toujours, les jambes de derrière s'enlèveront et se reposeront à terre en même temps, ce qui n'est pas une allure.

Il faut apprendre le piaffer au cheval en le calmant. Ce n'est que lorsqu'il est calme qu'il peut comprendre ce qu'on lui demande.

Pour obtenir le piaffer, vous devez rassembler votre cheval en fermant les jambes jusqu'à l'éperon. Il est difficile d'expliquer, dans un livre, à quel moment précis l'éperon doit agir pour renforcer l'action de la jambe : il y a là évidemment une question de tact. Il est plus facile de l'indiquer sur le terrain, car on voit alors si le cavalier se sert trop ou pas assez du fer. Comme nous l'avons déjà dit, l'éperon doit arriver pour déterminer le cheval à céder à la jambe quand l'action de cette jambe est restée insuffisante par elle-même. D'ailleurs, le cheval a besoin de sentir les éperons pour rester rassemblé. Enfin, comme pour faire piaffer le cheval vous devez l'empêcher d'avancer, si vous n'arrivez à l'éperon, il se jettera infailliblement à droite ou à gauche en forçant la jambe. On doit donc user des jambes tant qu'elles suffisent à maintenir le cheval : néanmoins, pour le tenir en respect, l'éperon doit toujours friser le poil.

Pour arriver au piaffer, il faut procéder par de petits picotements des éperons ; et, comme toujours, il faut, au début, se contenter de deux temps.

Je touche mon cheval à droite et à gauche, mais presque simultanément. Mon éperon droit jette la jambe droite de derrière sous le centre, ce qui force la jambe gauche de devant à s'élever, tandis que mon éperon gauche se faisant sentir à son tour, juste au moment où le bipède diagonal gauche est en l'air, produit un effet semblable sur le bipède diagonal droit. J'ai donc obtenu mes deux premiers temps de piaffer ; mais, pour commencer, ces deux temps doivent être si rapprochés l'un de l'autre qu'ils n'en forment, pour ainsi dire, qu'un seul ; exactement comme en escrime, quand le tireur fait : Une, deux, très serré.

Il arrive souvent qu'aux premières attaques précipitées, le cheval bondit. S'il se porte en avant en bondissant, il n'y a pas grand mal : cela vous indique seulement que vous avez agi trop vigoureusement des éperons. Il faudra donc en user plus légèrement quand vous recommencerez.

Si vous répétez souvent ces deux premiers temps de piaffer, le cheval, au point de dressage où nous en sommes arrivés, comprendra vite ce que vous lui demandez. Dès qu'il marquera bien droit les deux premiers temps, sans manifester la volonté de se dérober à vos attaques, vous pourrez alors lui en demander quatre, puis six, etc., et vous continuerez à en augmenter le nombre, tant que vous le maintiendrez aisément dans cette position ; mais n'abusez pas.

Il faut naturellement cesser et porter le cheval en avant, dans la main, aussitôt que vous sentez qu'il peut vous échapper, soit en jetant ses hanches de travers, soit en essayant une pointe, soit encore, ce qui est pire, en reculant.

Dans le premier cas, il faut redresser les hanches d'un vigoureux coup d'éperon donné du côté où le cheval se jette ; c'est une correction.

Si l'animal fait une pointe, vous êtes forcé de rendre la main pour éviter un accident ; mais il ne faut pas que les éperons quittent les flancs (voir planche XXXII) : leur action doit, au contraire, s'augmenter de petites attaques, tant que le cheval n'est pas redevenu calme dans la main.

Reste le reculer, qui est plus difficile et plus dangereux à combattre.

Si sur de petites attaques le cheval se met à reculer vivement, il faut rendre tout et avoir recours aux attaques plus vigoureuses. L'attaque répétée de l'éperon près des sangles est un moyen auquel nul animal ne résiste, si elle est énergiquement continuée. D'ailleurs, j'ai déjà dit qu'il ne fallait jamais attaquer le cheval sur place avant de lui avoir appris à se porter franchement en avant sur l'éperon. Je ne suis donc pas exposé à avoir à lutter contre la défense que je décris. Si cela m'arrivait cependant, j'en viendrais facilement à bout par les attaques répétées du fer. Mais si, faute de dressage insuffisant, on se trouve en présence de cette défense, et si on n'est pas capable de prolonger suffisamment les attaques répétées de l'éperon derrière les sangles, alors prenez la cravache, le bâton, la trique, recourez à un auxiliaire armé d'une chambrière, au feu s'il est nécessaire, mais à tout prix faites porter le cheval en avant. Ici, nous sommes en pleine lutte, et il importe de savoir qui de l'homme ou du cheval sera le maître. Vous ne devez donc céder sous aucun prétexte. Tous les moyens sont bons à employer, car il faut que vous sortiez vainqueur de la lutte : sinon votre cheval est rétif.
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 5:25

Citation :

Si, en effet, le cheval sent qu'il peut en reculant échapper au travail, vous êtes perdu ; non seulement vous ne serez plus le maître, mais il sera le vôtre. Toutes les fois que vous voudrez vous servir des éperons pour n'importe quel mouvement, il reculera ; et si vous ne lui infligez pendant qu'il recule une correction exemplaire, il faut renoncer au dressage et - ce qui est encore plus sage - au cheval.

On doit néanmoins, toujours conserver son sang-froid, tout en étant très énergique. Si vous vous laissez aller à la colère, vous serez plus vite épuisé que le cheval. Sous le bénéfice de cette réserve, châtiez froidement et fort, jusqu'au moment où l'animal, sentant que, plus il recule, plus sa souffrance s'aggrave, il se décidera alors à se jeter en avant.

Dans ce cas, on doit aussitôt caresser le cheval, descendre et profiter de la concession qu'il vient de faire pour terminer la leçon.

Que la lutte se produise au commencement ou au milieu de la leçon, peu importe : dès que le cheval a cédé, il faut s'en tenir là ; car, si vous recommencez le travail, vous n'êtes pas sûr d'obtenir une deuxième concession dans la même leçon, surtout si le cheval s'est entêté trop longtemps. D'ailleurs, vous êtes fatigué et lui aussi ; il ne peut donc plus vous opposer que la force de l'inertie : c'est la plus terrible de toutes. Vous pourriez le tuer de coups qu'il ne bougerait pas. C'est que vous avez dépassé ses forces, et, en insistant, vous n'arriveriez qu'à le rebuter pour toujours.

Il faut donc profiter de la moindre concession. Il faut surtout éviter de prolonger la correction quand le cheval se porte en avant. Autrement, il ne saura plus à quel moment il faut bien ou mal, puisqu'il continue à être battu, qu'il se porte en avant ou qu'il recule.

Je recommande donc à l'écuyer, d'une façon particulière, de ne jamais perdre son sang-froid, tout en étant de la dernière énergie.

J'ai eu un très beau pur sang noir, nommé Negro, que j'ai monté en public pendant quatre ou cinq ans. Jamais ce cheval ne m'a manqué un travail, et pourtant il était quinteux, criait et pissait quand on l'attaquait. Lorsque j'ai commencé à le dresser, il se mettait à reculer aussitôt qu'il sentait l'approche des jambes.

Durant deux mois, il n'a pas cessé de reculer sous moi pendant vingt minutes chaque jour. J'étais désespéré. Tous les écuyers prétendaient que jamais je n'arriverais à le porter en avant, et pourtant il a fini par céder. Il est même devenu un excellent cheval pour dames, et n'est jamais retombé dans la fâcheuse habitude que j'avais eu tant de peine à lui faire perdre.

Pour y arriver, je n'ai employé que l'éperon par picotements. JAMAIS L'éperon NE DOIT RESTER ADHÉRENT AUX FLANCS. Les éperons dont je faisais usage étaient très acérés, et je les appliquais, comme toujours, le plus près possible des sangles. J'avais soin, naturellement, de caresser l'animal aussitôt qu'il se portait en avant. Toutefois, j'avoue qu'après vingt minutes d'une lutte sans relâche, j'étais complètement épuisé, aussi bien que mon cheval. Pour dresser un animal pareil, il faut donc être jeune, avoir en selle une solidité à toute épreuve et de bons reins, car ce sont toujours les reins qui se fatiguent le plus.

Quand je dis qu'il faut cesser de tenir le cheval en place dans les trois défenses que j'ai citées, c'est afin d'être toujours maître de lui. S'il résiste aux attaques sur place, je le porte en avant à tout prix. Puis je le renferme et je recommence jusqu'à ce qu'il cède. Le point sur lequel j'insiste, c'est qu'on est toujours maître du cheval tant qu'on peut le porter en avant.

On comprend assez que toutes ces observations ne concernent pas uniquement le piaffer et le passage. Si je les ai développées assez longuement, c'est que ce sont toujours les mêmes moyens que l'on emploie pour combattre les défenses, - toujours les mêmes auxquelles le cheval ne manque pas de se livrer chaque fois qu'on attaque de l'éperon en le maintenant en place.

Les hommes de la nouvelle école, dont j'ai déjà eu occasion de parler dans le chapitre précédent, emploient, pour enseigner le piaffer, un moyen non moins bizarre que celui dont ils se servent pour enseigner le pas espagnol, mais plus sauvage encore.

On ouvre la porte du manège et on place le cheval la tête tournée du côté de l'écurie, tout près de l'ouverture de cette porte, pour exciter son impatience.

Un homme est sur son dos, un autre homme le tient au caveçon, et un troisième se place derrière le cheval, la chambrière à la main.

On met ensuite à chaque paturon un bracelet en cuir auquel est attaché un morceau de bois en forme d'oeuf.

Dès que le cheval bouge un pied, ou plutôt quand il le pose, l'oeuf frappe sur la couronne et l'oblige à relever le pied. L'homme qui le monte l'actionne des éperons ; l'autre, qui est placé derrière, l'actionne de la chambrière, tandis que l'homme qui tient le caveçon, et se trouve placé devant la tête du cheval, empêche celui-ci d'avancer, en lui donnant des coups de caveçon sur le chanfrein. Le cheval, ainsi emprisonné, manifeste très vivement son impatience, et comme, chaque fois qu'il pose un pied, l'oeuf frappe sur la couronne et le lui fait relever, il faut une espèce de piaffer précipité qui n'est ni gracieux ni régulier. Au surplus, on habitue de cette façon le cheval à piaffer devant la porte de l'écurie, ce qui est sans doute très ingénieux et ne demande pas grand savoir. Mais il y a un inconvénient à user de ce procédé : dès que vous tournez la tête de l'animal du côté opposé à l'écurie, il ne montre plus aucune impatience et cesse de piaffer.

Voilà ce qu'est le cheval mécanisé. Je m'arrête, n'ayant l'intention de donner qu'un aperçu du système employé par la nouvelle école pour dresser le cheval. Pour toute espèce de travail, les adeptes de cette école emploient les mêmes moyens. Je n'entreprendrai pas de les décrire.

Le cheval auquel on a appris à piaffer avec le seul concours des rênes et des jambes, et par des effets d'ensemble, piaffe n'importe où, au gré du cavalier, quel que soit le moment ou l'endroit.

Il n'en est pas moins vrai que le système de l'école nouvelle est employée presque partout. On dresse maintenant les chevaux sans les monter et par des moyens analogues à ceux que l'on pourrait employer pour dresser des singes ou des chèvres. C'est ce qu'on appelle ironiquement, à Vienne, Pudeldressirung, du dressage de caniches.

Il est du reste facile de se rendre compte des raison qui font que le piaffer, appris dans de telles conditions, sera toujours mauvais. D'abord, question décisive : tout progrès est impossible. Ensuite, l'action de la cravache ou de la chambrière ayant pour résultat d'élever la croupe, les jambes de derrière dépasseront en hauteur les jambes de devant et l'encolure s'affaissera nécessairement. Or, dans le piaffer comme dans le passage, les jambes de devant doivent toujours dominer comme hauteur. Cela s'obtient quand on enseigne ces mouvements avec le seul secours des mains et des jambes, car les jarrets sont alors poussés sous le centre de l'animal, ce qui provoque l'élévation de l'encolure, et par conséquent une plus grande hauteur de l'avant-main.

On comprend que les chevaux de la nouvelle école ne sont jamais dressés dans la véritable acception du mot. Ce sont tout au plus des machines, des automates que le premier venu peut faire mouvoir et dont il pourra obtenir tel et tel travail, bon ou mauvais, pour qu'on qu'on lui ait indiqué comment, à quel moment et à quel endroit il faut toucher certaines parties du corps de l'animal.

Les écuyers de la nouvelle école se gardent bien, du reste, de jamais chercher à dresser des pur-sang, sachant par expérience que des chevaux nerveux, énergiques, puissants, ne se laisseraient pas ligoter. Ils soutiennent, pour s'excuser, que les pur-sang manquent de souplesse. La vérité, est au contraire que le pur sang est le cheval le plus souple, mais aussi le moins endurant.

C'est d'ailleurs à cette nouvelle école qu'on doit toutes ces amazones qui, ne pouvant ou ne voulant pas apprendre à monter à cheval, trouvent beaucoup plus simple d'acheter une bête mécanisée et la font travailler à coups de cravache, sur les jambes, la tête, la croupe, et enfin un peu partout, de la manière la plus disgracieuse.

Les vrais amateurs sont loin de goûter ce genre d'équitation, tout fait de contorsions, et qui consiste presque toujours, soit à obliger le cheval à se traîner sur les genoux, soit à allonger la tête par terre comme un veau qui attend le couteau, soit encore à marcher sur des balustrades, etc.

Sans doute, le gros public, peu au courant de l'équitation, applaudit quand même ; mais il est triste que l'art de l'équitation soit tombé si bas.

Pour savoir si le cavalier possède réellement la science du cheval, il suffit de regarder l'animal. Quand celui-ci est léger, toujours bien placé, toujours dans l'impulsion, et exécute tous les mouvements avec tant d'entrain qu'il paraît travailler avec plaisir, vous pouvez être certain que vous n'avez pas affaire à un adepte de la nouvelle école et encore moins au cheval mécanisé, dont j'ai parlé plus haut.

J'ajoute que l'homme doit toujours monter sans cravache, et que l'amazone ne doit user de la cravache que pour suppléer l'action de la jambe droite, c'est-à-dire pour en frapper à droite, et rien qu'à droite, un peu arrière des sangles.

Il n'est pas douteux que la méthode adoptée par l'école nouvelle sera de préférence suivie par ceux que rebute tout travail, ce genre d'équitation étant à la portée de quiconque l'a vu pratiquer pendant quelques jours. On peut au contraire regarder travailler, pendant des années, un véritable écuyer et n'apprendre que très peu de choses. L'écuyer ne se sert, en effet, que des mains et des jambes, et encore avec tellement de délicatesse, avec des mouvements si atténués, que l'oeil du spectateur peut à peine les saisir.

En somme, la nouvelle école dresse le cheval au moyen de trucs. C'est pourquoi, dès qu'il est en possession de ces trucs, le premier venu peut obtenir certains résultats.

L'ancienne école est à la nouvelle ce que le piano est à l'orgue de Barbarie. Pour avoir véritablement du talent sur le premier de ces instruments, il faut de longues études et une grande persévérance ; encore n'y arrive pas qui veut. Tandis que, pour jouer de l'orgue de Barbarie, il suffit d'avoir le bras assez solide pour tourner la manivelle. Dans le premier cas, on peut, avec du travail et de la patience, devenir un artiste ; dans le second, on fait du bruit et c'est tout.
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Ptitesirene
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 6:42

Rho non on va po effacer ça tu rêves titine
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Viola_Odorata
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 7:35

Tu as passé combien de temps à copier tout ça?
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 8:24

fleur
merci beaucoup pour cet extrait !

fleur



et puis, absolument d'accord : à ne pas effacer svp !!!!
smack
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Memo
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 8:28

Quel travail Equideos! Merci de nous faire partager ces quelques pages...
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idole
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 11:00

merci merci surtout ne pas effacer fleur
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mundial
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mundial


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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 14:11

Cela vient de me donner l'occasion de relire ce passage d'un ouvrage que j'ouvre assez peu, à tord, sans doute car il est fort intéressant.

Toutefois, je me permets très modestement d'attirer l'attention des cavalières qui n'ont pas derrière elles de longues années de pratique des airs relevés.

Les méthodes préconisées par cet écuyer sont des méthodes de virtuose; lui-même insiste sur l'importance du tact dans leur mise en oeuvre. Mises en oeuvre maladroitement, elles peuvent, notamment sur des chevaux sensibles provoquer de graves rétivités. Il me semble qu'elles exigent pour être mise en oeuvre sans prendre le risque de jouer à l'apprenti sorcier au détriment des chevaux des cavaliers à l'assiette parfaite et ayant déjà pratiqué ces airs.

La haute école doit, à mon avis, sublimer la beauté du cheval et non le traumatiser! Elle doit être le résultat d'une harmonie exceptionnelle entre le couple cheval et cavalier, et non le résultat d'une lutte.

Comme dirait Pascaline, cet avis n'engage que moi.
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Pascaline
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 15:21

Ton avis n'engage que toi, mais je t'y rejoins entièrement, Mundial. Nous lisons là un orfèvre en la matière, qui nous parle "réglage au micron" alors que le commun des mortels en équitation pratique la "mesure au centimètre". J'emploie volontairement une métaphore grossière, en espérant qu'elle ne vexera personne et qu'elle mettra en lumière le fait que sous peine de foutre un cheval en l'air, on ne joue pas avec ces méthodes sans l'aide d'un pro éclairé... (et ça court pas les rues...)
Amicalement, Pascaline
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 18:31

:yaoo: :yaoo: :yaoo:

MERCI BEAUCOUP Equideos! smack

La dernière chose: peux tu dire l'édition dans laquelle tu as prix le text? Encore merci, merci, merci!
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 20:14

Clair de lune : aucune idée, car je n'ai plus le livre... J'ai quelques ouvrages ainsi sur une partie de mon site que je suis obligée de garder privée rien que pour moi parce que ça contrevient aux droits d'auteur.... Donc, si vous en voulez d'autres, dites le me le Wink

Allez, je vous en remet un rien que pour vous, toujours Fillis, je ne fais pas d'amazone (paria que je suis parmi vous Very Happy), mais je l'adore celui-là (paniquez pas, ce n'est qu'un copier-coller, pour moi !) :

Citation :
Chapitre 13 : La position de l'amazone

L'amazone doit être placée, abstraction faite des jambes, exactement comme le cavalier, à partir de l'assiette.

Ses épaules, à toutes les allures, doivent être parallèles aux oreilles du cheval. Cela n'est possible que si les hanches occupent une position absolument semblable. C'est donc de la façon dont les hanches sont placées que dépend toute la position.
Les deux jambes étant à gauche, la jambe droite embrasse la fourche et est plus en avant et plus haut que la jambe gauche. Celle-ci est appuyée un peu au-dessus du genou contre la fourche gauche ; le pied repose dans l'étrier.

Il résulte de cette position des jambes que l'amazone a une tendance naturelle à faire porter presque tout le poids de son corps sur côté droit, le gauche ne supportant presque rien. Il s'ensuit aussi que la hanche gauche, plus dégagée, fait saillie en arrière de la droite : ce qu'il faut éviter.

Le poids du corps doit être réparti également sur les deux côtés, - et je répète pour l'amazone ce que j'ai dit pour le cavalier, - elle doit être assise sur sa selle complètement, comme sur une chaise, les hanches et les épaules parallèles aux oreilles du cheval.

Il y a là non seulement une question de correction, mais aussi une question capitale de solidité.
Rarement l'amazone est jetée hors de la selle du côté gauche, elle est soutenue de ce côté par les fourches et au besoin par l'étrier. Tout le danger d'une chute est donc à droite, et il existera d'autant plus que l'épaule gauche sera plus en arrière.

Il est facile de comprendre, en effet, que, dans un mouvement de désordre ou par suite d'un écart du cheval fait de droite à gauche, le haut du corps est déplacé et forcément jeté à droite.

Ce déplacement est peu important et sera facilement corrigé si la position de l'amazone est correcte, c'est-à-dire si ses deux épaules sont placées comme nous l'avons indiqué plus haut. Si, au contraire, ses épaules sont de travers, la gauche restant en arrière, l'équilibre, déjà mauvais, se trouve complètement rompu et, par suite, il y a danger de chute à droite. Or c'est de cette chute qu'il faut être garanti, parce qu'elle est dangereuse. Dans ce cas, en effet, l'amazone tombe sur la tête, à la condition encore qu'elle soit débarrassée des fourches et de l'étrier. Mais si, au moment de la chute, le pied reste engagé dans l'étrier ou si la jupe s'accroche aux fourches, l'amazone peut être traînée sans avoir aucun moyen de se dégager.

Ce qui donne la solidité à l'amazone lui donne en même temps l'élégance ; elle n'a donc par à se préoccuper de sacrifier l'un à l'autre. Il faut :

* que les genoux soient rapprochés autant que possible ; le droit embrassant solidement la fourche et faisant force d'avant en arrière, le gauche, au contraire, en raison du point d'appui de l'étrier, faisant force d'arrière en avant ;
* que l'épaule gauche se porte bien en avant et que le corps soit légèrement infléchi en avant pour qu'il ait toute sa souplesse.

Quand le cheval est au pas, c'est-à-dire lorsque le corps repose constamment sur la selle, si l'épaule gauche reste en arrière, la position de l'amazone est déjà mauvaise et singulièrement disgracieuse.

Dans le trot dit à l'anglaise, c'est bien pis encore : l'épaule gauche se reporte vivement en avant quand l'amazone s'enlève, et revient en arrière quand le corps retombe dans la selle. C'est mouvement disgracieux qu'on appelle le tire-bouchon.

Quand l'amazone est bien assise au pas et qu'elle repose également des deux côtés de la selle, les hanches, et par suite les épaules, restent aisément placées ainsi dans le trot.

Le trot à l'anglaise doit être pris pour ainsi dire sous soi. Le haut du corps, ne faisant aucun effort, ne s'enlève pas ; il se laisse enlever par le mouvement du cheval, le pied dans l'étrier sans raideur, la cheville et les genoux ne faisant que l'office de charnières. La moindre contraction, le moindre effort dans la cheville, dans les genoux ou dans les reins, donne à l'amazone une apparence raide, disgracieuse, et rend l'exercice du cheval fatiguant.

Si l'amazone se conforme à ces règles, elle marque un temps sur la selle et un temps en l'air. Autrement, elle retombe trop tôt et marque deux temps sur la selle, d'où secousse inutile et fatigue. Je développerai plus longuement cette observation, à propos du cavalier dans le chapitre du trot.

Sa souplesse est la qualité indispensable de l'amazone ; elle s'acquiert par l'habitude du cheval et aussi par quelques exercices préalables dont le meilleur est la danse.

Souvent aussi, l'aisance de l'amazone est compromise par de très petits détails de toilette pour lesquels de bons conseils lui ont fait défaut, c'est pourquoi je m'y arrête un instant.

La femme à cheval se blesse très facilement. Le moindre plis dans ses vêtements détermine une écorchure.

Pour une longue promenade, et à plus forte raison pour la chasse, il est préférable qu'elle ne mette pas de chemise, mais une chemisette, en étoffe très mince, fixée à la taille. Le col et les manchettes doivent être adhérents à cette chemisette et non attachés par des épingles, qui ne tiennent pas en place, tombent ou piquent.

Je conseille instamment de ne pas mettre de bas, car la jarretière est une gêne toujours, souvent une cause de véritable souffrance, et peut déterminer des blessures étendues et douloureuses. La chaussette est préférable à tous égard ; elle est complétée par une culotte collante ou faite d'une étoffe souple et élastique, en tricot ou jersey, doublée de soie ; ou mieux encore, de peau de daim très fine. Le pantalon qui est mis par-dessus est à sous-pieds en caoutchouc, peu large pour qu'il ne fasse pas de plis. La bottine sera à élastiques et non à boutons, pour éviter les blessures et les meurtrissures du coup de pied. Je n'aime pas les bottes, elle sont trop dures, peuvent blesser sous le genoux et empêchent l'amazone de bien sentir son cheval avec la jambe.

Le corset doit être très court et bas ; un busc long est non seulement gênant, mais réellement dangereux.

Je serais tenté de m'excuser d'entrer dans ces détails intimes et pour lesquels ma compétence pourrait être justement mise en doute, s'il ne s'agissait que d'une question d'élégance ; mais tout ce qui touche à la toilette de l'amazone concerne sa solidité et son aisance à cheval.

J'ai vu tant de femmes revenir d'une promenade endolories, souffrantes, et être condamnées ensuite à la chaise longue pour plusieurs jours, que j'en suis arrivé à considérer que tous ces détails ne sont pas sans importance.

Enfin je ne crois pas m'égarer dans des détails inutiles et recommandant de fixer la coiffure très solidement. La femme qui est préoccupée de maintenir ou de replacer son chapeau ou son voile pense trop peu à son cheval, et on peut dire que si elle perd son chapeau, elle est bien près de perdre la tête.

Le choix de la selle a également une très grande importance, aussi bien pour l'amazone que pour le cheval.

Elle doit être bien droite pour que les genoux ne soient pas plus hauts que le siège, peu rembourrée, parce qu'ainsi elle embrasse mieux le cheval et risque moins de tourner ou simplement de se déplacer : le moindre déplacement blesse fatalement le cheval au garrot.

Si la selle est trop courte du troussequin, elle blesse sûrement l'amazone ; si elle est trop longue, c'est le cheval qui sera blessé aux reins.

Il est nécessaire que le cheval d'amazone ait le garrot bien sorti, afin d'empêcher la selle de tourner.

Enfin, il faut avoir grand soin que la crinière, au garrot, ne soit pas prise sous le pommeau de la selle, parce qu'il en résulte pour le cheval une gêne qui détermine souvent à entrer en défense.

Quelques mots maintenant sur la façon de mettre une femme en selle. Je pense que cela peut être utile non seulement aux amazones, mais aussi et surtout aux hommes qui ont l'honneur, un peu redouté parfois, de leur prendre le pied.

A mon très grand regret, je suis obligé de dire que la femme, pour se mettre en selle, fait généralement l'inverse de ce qu'il conviendrait de faire. Elle met le pied gauche dans les mains qui lui sont présentées pour l'enlever, et elle saute du pieds droit sur le pied gauche en portant son corps en avant. Il en résulte que tout son poids tombe brusquement sur les mains qui lui servent de marchepied et que le mouvement qu'elle a fait en avant rejette inévitablement l'homme en arrière et l'écarte de l'épaule du cheval.

Elle doit, au contraire, son pied gauche étant dans les mains, ne se servir de la jambe droite que pour prendre un léger élan qui permet la tension du genou gauche, et tenir le corps bien droit, plutôt un peu en arrière. Ce mouvement est des plus simples ; c'est exactement celui qu'on fait pour monter une marche d'escalier un peu haute. L'amazone ne doit pas chercher à s'enlever par un élan ; tout son effort doit se borner à tendre le genou gauche de telle sorte que la jambe devienne et reste complètement droite, la taille demeurant bien cambrée.

Elle doit enfin s'aider des bras, sa main gauche appuyée sur l'épaule du cavalier et sa main droite sur la fourche gauche. En procédant ainsi, elle montera tout droite sous l'impulsion des mains qui la portent et redescendra naturellement sur la selle en portant le siège un peu en arrière. Elle ne doit pas chercher elle-même le cheval ; c'est l'homme qui doit la placer au-dessus de la selle pour qu'elle n'ait plus qu'à s'asseoir. Quand l'amazone veut sauter sur la selle, elle la rencontrer généralement avant d'être au-dessus et est rejetée sur l'homme.

Je ne puis m'empêcher d'ajouter que l'habitude qu'ont les amazones de donner le pied gauche est mauvaise ; c'est une vieille routine dont ne m'explique ni l'origine ni la persistance. En effet, pour être mise à cheval en donnant le pied gauche, la femme doit, une fois qu'elle est enlevée, porter le siège d'avant en arrière et de gauche à droite, tandis que l'homme fait un mouvement d'arrière en avant et de droite à gauche. Il y a donc un double déplacement. Si, au contraire, la femme donne son pied droit, qui est le plus près du cheval, il lui suffit de donner une petite impulsion du pied gauche et de raidir le genou droit pour monter tout naturellement le long de la selle et se trouver assise sans le moindre déplacement.

Je n'ai pas le mérite d'avoir fait une découverte si simple ; il y a bien longtemps que ce moyen est employé par beaucoup d'écuyères, et des meilleures. J'ai eu l'honneur de mettre en selle des souveraines qui ne procédaient jamais autrement.

Essayez, mesdames, pendant huit jours, sans parti pris, et je suis certain que vous adopterez cette manière de vous mettre en selle.

Aussitôt en selle, l'amazone doit, de suite et sans s'attarder à arranger sa jupe, passer la jambe droite dans la fourche ; c'est le seul moyen d'éviter une chute si le cheval se jette de côté. J'ajoute même que les mains de l'homme ne doivent quitter les pieds de l'amazone que lorsque la jambe droite est bien en place.

Pour descendre de cheval, l'amazone quitte l'étrier et donne le poignet gauche ; elle dégage ensuite la jambe droite de la fourche, donne le poignet droit et, se trouvant ainsi assise sur la selle, se laisse glisser à terre sans sauter et en raidissant un peu les bras. Elle doit tomber sur la pointe des pieds et ployer les genoux pour éviter toute secousse. Cette recommandation n'est que superflue, car, après une promenade un peu prolongée, les jambes sont souvent raides et engourdies.

Je répète que la femme doit donner ses poignets et qu'elle ne doit pas sauter, mais se laisser glisser. Voyez ce qui arrive le plus souvent : la femme s'élance de sa selle, le cavalier la reçoit en la prenant par la taille, et, ne pouvant la porter à bras tendus, il la laisse glisser le long de son corps. C'est désagréable, disgracieux et peu convenable.

On demande souvent si le cavalier qui accompagne une amazone doit se tenir à sa droite ou à sa gauche. Je ne crois pas que le savoir-vivre impose à cet égard une règle absolue.

Dans les conditions ordinaires, j'estime que le cavalier doit être, parce que l'amazone, pour se tourner vers lui, est obligée de reporter l'épaule droite en arrière, ce qui est, ainsi que nous l'avons dit, la position désirable. De plus, le cavalier, se trouvant à droite, peut en cas de désordre ou de danger venir en aide à l'amazone. S'il était à gauche, il ne pourrait pas s'approcher d'elle suffisamment, à cause de ses jambes. S'il arrive qu'il y ait pour l'amazone un danger à gauche, par suite d'embarras de chevaux ou de voitures, le cavalier doit alors se placer de ce côté, précisément pour protéger les jambes.
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 20:15

D'ailleurs, je me dis qu'il aurait plus sa place dans "histoire de l'amazone, choix et obligation" Wink
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Aliquis
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 20:22

il est fabuleux cet extrait (l'autre aussi ceci dit)
merci merci merci !


trés bien expliqué le trot enlevé !
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMar 10 Juin - 20:33

Equideos a écrit:
Clair de lune : aucune idée, car je n'ai plus le livre... J'ai quelques ouvrages ainsi sur une partie de mon site que je suis obligée de garder privée rien que pour moi parce que ça contrevient aux droits d'auteur....

Merci également! Laughing
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Ptitesirene
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMer 11 Juin - 6:50

Equideos a écrit:
D'ailleurs, je me dis qu'il aurait plus sa place dans "histoire de l'amazone, choix et obligation" Wink
C'est chose faite Wink
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyMer 11 Juin - 8:29

Merci gentille petite sirène
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Memo
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Memo


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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyJeu 12 Juin - 7:01

Merci de nous faire partager ces extraits Equideos.
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MessageSujet: Re: Fillis "Principes de dressage et d´équitation"   Fillis "Principes de dressage et d´équitation" EmptyJeu 12 Juin - 10:12

Merci beaucoup pour ces textes !! fleur
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