Voila 6 mois que je n’ai pas vu le coiffeur mais la je suis arrive a la limite de la limite, je suis en plein remake “cousin machin le retour”
Pour mémoire, Cousin machin est ce drôle de personnage chevelu au langage babillant sorti tout droit de la série « la Famille Adams » qui me faisait bien rire étant jeune, je sais, tout le monde ne peut pas être parfait. Nous avons deux points communs avec cousin machin : son parlé qui ressemble à mon anglais et l’implantation des cheveux en parasol, j’ai les miens un peu plus court mais en ce moment le résultat est assez proche de son aspect.
Je note pour mon futur procès contre mes parents qui m’ont fait si mal foutue: gêne de l’anglais manquant, cheveux mal implantes.
Pour m’en sortir avec ma tignasse, j’utilisais une série d’épingles à cheveux qui ont vite été remplacées ici par le bonnet, et oui, y a du vent alors bonnet en toute circonstance ! J’habite pas à Wendy Welly pour rien.
Donc me voila parcourant le forum des francais en NZ afin de récupérer le vocabulaire adéquat et tout noter précieusement sur mon calepin.
Aujourd’hui, mon discours devra comporter les termes :
-Same style / même coupe
-Ends / les pointes
-Layered / dégradé
-Shorter / plus court
-Thinning / désépaissir
Il est également indique qu’il vaut mieux y aller avec une photo, alors longue recherche de ce que j’ai emporte avec moi et la horreur et damnation, il n’y a rien !!
Aucune photo de moi sortant du coiffeur, juste des photos de cheveux trop longs balayes par le vent et maintenu tant bien que mal par un bonnet !!
RRrrraaaaa !!!! Je cours faire bruler trois cierges et je prends mon courage a deux mains.
Comme il y a deux salons au pied de mon immeuble, j’ai fait du repérage la veille, l’un propose l’ensemble a 80$ l’autre a 50$, mon choix est donc vite fait.
Je rentre d’un pied tremblant dans le salon de coiffure ou après un bafouillement ou "non je n’ai pas encore de RDV mais je viens en prendre un", vla que l’on me dit que c’est dispo dans 10 minutes.
Heureusement que j’ai ma liste de vocabulaire avec moi !!!
Donc potassage à fond entre deux œillades des revues des coiffeurs locaux, c’est pire que « vo**i » and co. Vous ne savez pas à quoi vous échappez !
Enfin mon tour, mais en voyant les sièges du lavage de cheveux pris, la je décide de sortir mon vocabulaire merveilleux : I want to wash, cut and dry please !
Bein oui, elle s’apprêtait a vouloir me couper les cheveux a sec, alors faut bien tout préciser sinon ils font pas toutes les étapes ! Et bien insister sur le dry, histoire de ne pas sortir la tête mouillée.
Me voila cale dans le fauteuil en cuir noir, la tete coincée à admirer le plafond : "Tiens, ici ils ne sont définitivement pas des adeptes du faux-plafond !" J’admire donc la tuyauterie pendant que ma coiffeuse se met à laver ma crinière rebelle.
Au moment du rinçage, la voila partie dans une véritable séance de massage, elle ne cherche plus a les rincer mais a masser mon pauvre crane coince dans ce baquet en plastique a 45 degrés.
Le massage se termine par un tapotement du haut du crane avec les doigts remplace, lors du séchage avec la serviette par des petits coups avec un appareil contendant que je n’ai point vu mais que j’apparenterai a un débouche-évier sur ressort
. Libérez ma tête !!
Enfin, l’épreuve du « washing » passée, nous abordons l’épreuve du « cut ».
Avant qu’elle ne commence quoique ce soit, je lui sors mon vocabulaire cite ci-dessus et elle me répond d’un air entendu qu’elle a bien compris ma demande, bizarre bizarre, c’est bien la première. Et voila la coiffeuse, munie des ciseaux d’une main et d’une poignée de mes cheveux de l’autre qui commence à couper.
« Comme ca la longueur ? » « Un petit peu plus siouplait ! » Tant qu’a faire, autant que ca tienne pour les 6 prochains mois.
« Et le dégradé ? Vous voulez qu’il commence la ? » Moi grande spécialiste du cheveu, je réponds « oui » histoire que ca ne se transforme pas en frange et je prie « pourvu que ca aille, pourvu que ca aille ».
Coupe coupe coupe, brosse brosse brosse.
Pas contre ca ne désépaissit pas. En France elle commence a désépaissir des le cheveux mouille et ca continue sur cheveux sec jusqu’au dernier moment, mais la non, elle est curieusement zen et du coup, moi nettement moins.
Bien évidemment elle tente la causette :
« D’où venez-vous » etc. etc.
« De France et j’essaye d’apprendre l’anglais »
« Votre anglais est très bien »
C’est qu’elle n’essaierait pas la de m’entourlouper ? Y a que les vendeurs qui font des compliments sur mon anglais, moi je vous dis, y a mamie sous tapis et la voila qui continue a couper…
Bon, troisième étape : « dry ».
Elle sort le sèche-cheveux, commence a sécher l’ensemble et la me pose une nouvelle question :
« Avec du volume ou bien « bien droit ? » »
La en France, il faut traduire par :
-Volume = je sèche sans brosser et je sors avec la tête en pétard
-Droit = brushing (mot qui ne marche pas ici bien évidemment), donc cheveux coiffer restant en position jusqu’au premier lavage.
Je réponds donc « Bien droit ». Je ne sais pas ce que ca fait si on répond « volume » mais « bien droit » a été une nouvelle surprise.
Tout d’abord, comme sa jeune collègue est dispo, elles se mettent a deux pour me sécher la tête chacune munie d’un sèche-cheveux et d’une énorme brosse, je sais bien que j’ai une sacrée tignasse mais quand même !
Puis les voila (toujours les deux nanas, mais aucun mec, pppfffff
) qui attrapent les engins pour faire bien droit.
Je ne connais pas le nom de la chose (que l’on trouve aussi en France) mais j’appellerai ca un « fer à repasser » pour cheveux.
Les miens sont naturellement droits, je ne pensais pas que l’on pourrait avoir besoin de ca pour eux, mais oui, j’avais qu’a bien écouter, elle a dit « bien droit » !
Donc a deux munies de tels engins, j’ai vu de la fumée sortir de mes cheveux et j’ai bien cru qu’elles allaient me les désépaissir au bruleur.
Les voila qui lissent mes cheveux suivant leur implantation (rappeler vous du cousin machin), donc en 5 minutes, j’ai les cheveux qui tombent définitivement devant les yeux, vous allez me dire que j’ai toujours la solution du pompon du chiwawa, mais curieusement le palmier sur la tête me tente que moyennement.
Dernière étape, ma coiffeuse sort enfin les ciseaux de désépaississement. La n’y voyant plus rien, elle en profite pour y aller avec bon cœur.
Coupe coupe coupe, désépaissit désépaissit désépaissit.
Et avec un large sourire, elle prend le miroir pour me montrer le résultat, moment tant attendu et tant craint par chacune d’entre nous : a quoi ca ressemble devant et derrière ? Elle a la délicatesse de me dégager un œil pour que je puisse admirer le travail et bien me voila avec une nouvelle coupe !
Je dirai, apres une longue réflexion, asiate ! Jamais testée, c’est la première fois.
J’avais dit :
Court, c’est court,
Dégradé, c’est franchement dégradé,
Désépaissit, il ne reste plus grand-chose,
Bien droit, je n’ai jamais vu mes cheveux aussi droits !
Je pense que ca me va mais il faut que je m’habitue.
Mon homme ne m’a pas encore vu, donc j’attends la validation finale, de toute façon la c’est trop tard, pas moyen de faire machine arrière.
Mais jamais je n’ai demande ce genre de coupe ou imaginer l’avoir un jour, c’est franchement asiatique comme style, pt’etre que cela vient du fait que ma coiffeuse vient du pays du soleil levant ?
Prochain défi : se coiffer toute seule après le premier lavage.
C'est pas tout ca mais y a toujours pas de chevaux dans mes postes !